Rafiqul et sa famille sont des chrétiens d'origine musulmane, les seuls disciples du Christ de leur petit village du Nord du Bangladesh. Cela faisait des mois qu'ils étaient harcelés parce qu'ils ont quitté l'islam pour le christianisme. Le 25 août, leurs persécuteurs ont fini par incendier leur maison. 

Une bible, intacte dans un tas de cendres

Ce matin-là, Rafiqul et les siens ont quitté leur propriété comme d'habitude pour aller travailler dans les champs. Dans l'après-midi, un habitant du village les a prévenus que leur maison brûlait. Quand ils sont arrivés, il ne restait plus qu'un tas de cendres. Mais à la grande surprise des voisins, la bible familiale et des manuels d'alphabétisation pour adulte sont restés intacts. 

La cause de l'incendie reste inconnue et il n'y a pas de témoins. Pour le pasteur de l'église de Rafiqul, l'identité des incendiaires ne fait guère de doute: il s'agit de leurs voisins musulmans, qui voulaient leur prendre leurs terres. Mais selon Rafiqul, le mobile des incendiaires est uniquement religieux:

«Les extrémistes du village ont fait cela pour nous chasser à cause de notre conversion.»  

Les 9 membres de la famille ont dormi à la belle étoile. Personne n'était prêt à aider des musulmans convertis à Jésus. Mais nos partenaires locaux leur ont fourni de la nourriture et des vêtements. Rafiqul et sa famille ont réussi à reconstruire sommairement leur maison pour rester au sec pendant la saison des pluies. 

Citoyens de seconde zone

Au Bangladesh, la population est majoritairement rattachée à l'islam. Certains musulmans sont particulièrement intolérants à l'égard des minorités religieuses et notamment des chrétiens. Profitant de leur position de force, ils n'hésitent pas à s'emparer de leurs biens et de leurs terres, sachant qu'ils peuvent agir en toute impunité. 

Les chrétiens d'origine musulmane, hindoue ou bouddhiste sont particulièrement persécutés. Ils subissent de fortes pressions, voire des violences pour les forcer à revenir à leur religion d'origine.

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