Le 6 janvier, dans la région de Tourou, près de la frontière avec le Nigéria, des terroristes de Boko Haram ont fait irruption dans les villages de Hitawa, Hitere et Moudouko. 

5 tués, 3 enlevés

L'attaque a commencé vers 22 heures pour se terminer à 5 heures du matin. En tout, 5 chrétiens ont été tués, trois enfants ont été enlevés et 200 maisons ont été pillées, vidées de toute nourriture et vêtements.

À Moudouko, Kidyake Antoine, 21 ans, Medge Guidkayé, 62 ans et Shele Ndouvagui, 50 ans ont perdu la vie. Ils laissent derrière eux femmes et enfants.

À Hitere, Wabayé Viché, 40 ans et Teweshé Ezechiel ont également été tués. Un des fils d'Ezechiel, Hawadak Teweshé a été enlevé avec deux de ses camarades, Feuleongui Yadak et Warda Josue, originaire de Moudouko.

Les chrétiens d'Hitawa se sont réfugiés dans le village voisin de Gochime.

Le lendemain, les terroristes sont revenus et ont pillé les villages de Nguedjele et Gochime, poussant encore plus loin de chez eux les chrétiens qui avaient trouvé refuge dans ce village.

Sentiment d'abandon

Des équipiers de Portes Ouvertes s'étaient rendus dans la région en novembre 2019 pour soutenir les chrétiens régulièrement attaqués par Boko Haram. Ils leur avaient fourni une aide d'urgence.

Les victimes de ces attaques ont déclaré à l'ONG Amnesty International qu'elles se sentaient abandonnées, sans aucune aide du gouvernement.

Entre les mois de janvier et novembre de l'année dernière, 25 chrétiens ont été tués chaque mois lors des incursions de Boko Haram au Cameroun.

C'est à cause de ces raids meurtriers qui touchent l'extrême Nord du Cameroun que le pays a fait son entrée à la 48ème place dans l'Index Mondial de Persécution des Chrétiens qui recense les 50 pays où les chrétiens sont le plus persécutés.