La semaine dernière, 15 février, à Buenaventura, dans le département Valle del Cauca en Colombie, le pasteur Tomas Francisco Estrada a trouvé la mort dans d'étranges circonstances. Peu d'informations ont filtré sur les circonstances de son assassinat. Il laisse derrière lui son épouse, Luisa Monte et deux jeunes enfants.

Le pasteur a officié 11 années dans une assemblée chrétienne de 80 personnes. Dévoué à son église il était un acteur social actif et travaillait pour la justice et la restauration des droits de sa communauté.

Trois responsables chrétiens sont morts en six mois

Être chrétien et prédicateur en Colombie, c'est se mettre en danger chaque jour.

Tomas Francisco Estrada se rajoute malgré lui à la liste de responsables chrétiens victimes du crime organisé.

Avant lui, les pasteurs Galarza et Molina ont été tués par balles respectivement en septembre 2018 et février 2019, dans le département d’Antioquia, au Nord-Est du pays.

Le lien étroit entre travail social et christianisme

La Colombie connaît actuellement une recrudescence d'assassinats, de menaces et d'attaques envers les intervenants sociaux. Les responsables chrétiens sont en première ligne car les pasteurs exercent souvent cette fonction sociale dans le cadre de leur ministère chrétien. 

Le travail effectué par les animateurs sociaux pose problème aux groupes armés qui souhaitent embrigader des jeunes, car il détourne leur attention, et les écarte de ce milieu violent en les décourageant de s'impliquer dans des activités criminelles. 

D'après l'ONG Indepaz, 566 meurtres ont été répertoriés de 2016 à 2019. Début 2019, 19 responsables sociaux ont déjà été assassinés dans différentes zones du pays.

La Colombie, aux prises avec les gangs criminels et les narcotrafiquants, reste une zone à fort risque. Les chrétiens encourent des menaces de morts très souvent suivies d'actes.