Les chrétiens algériens sont encore mis sous pression par le gouvernement. Dans la région de Kabylie, là où le christianisme est le plus présent, la police a scellé deux églises de plus le week-end dernier. Depuis novembre 2017, 6 églises (plus une crèche gérée par une église) ont été fermées en Algérie. 

Une église à Ait-Mellikeche

Une première église a été fermée à Ait-Mellikeche dans la wilaya de Béjaia, et non la moindre. Ouverte en 2005 puis affiliée en 2007 à l’EPA (Églises Protestantes d’Algérie), elle recevait pour son office hebdomadaire plus de 200 fidèles.

Quelle n’a pas été la surprise des responsables, vendredi dernier, quand ils ont vu  les officiers de police se présenter à l’église.

«Ils ont simplement fermé l'entrée principale sans aucun préavis, alors qu'ils l'avaient fait avec d'autres églises affiliées à l'EPA», a affirmé un responsable.

Le 28 mai, plusieurs dirigeants de l'église se sont rendus à la police à Béjaia pour tenter de comprendre les motivations ayant entraîné la fermeture de l'église et essayer d'en obtenir la réouverture. Sans succès...

Une église à Maatka

Autre église, autre procédé. Cette fois-ci à Maatkas, à 20 km de Tizi-Ouzou, l’un des responsables a reçu une notification de fermeture, par téléphone.

Au bout du fil, un officier de police lui dit : «Je vous appelle pour vous informer que nous avons reçu l’ordre de fermer votre église.»

Comme dans le premier cas, la police se présente le samedi matin, et met l’entrée principale du bâtiment sous scellés. Les responsables se voient notifiés de ne pas ouvrir jusqu’à nouvel ordre. Là encore, pas d’explication sur les raisons de cette fermeture.

Dans les deux cas, ce sont les préfets de Béjaia et de Tizi-Ouzou qui ont donné les ordres de fermeture. 

L’étau se resserre autour des chrétiens

Depuis plusieurs mois, les chrétiens algériens sont confrontés à une vague de fermetures d'églises. Ces signes font craindre une action coordonnée du gouvernement contre la petite minorité chrétienne algérienne. 

Le mois dernier, 3 pasteurs algériens représentants de l’EPA se sont déplacés dans plusieurs pays occidentaux pour leur demander d'intervenir en leur faveur.