«C'est un miracle si j'ai survécu», a déclaré Catherine Ramzy, 50 ans. Le 10 janvier, alors qu'elle se rendait à l'épicerie, elle a été attaquée. «J'ai été attrapée par derrière. L'homme m'a couvert les yeux de sa main gauche, a relevé ma tête et m'a tranché la gorge de gauche à droite. Il a crié "Allah Akbar" (Allah est le plus grand), je te massacre parce que tes cheveux sont découverts», a-t-elle dit à Portes Ouvertes.

Elle a pu se libérer et s'enfuir. Les gens d'un café voisin sont venus à son secours, ont attrapé l'agresseur et l'ont remis à la police. Ils ont également emmené Catherine à l'hôpital.

«Le chirurgien a dit que la coupure est allée jusqu'à la troisième couche de mon cou, coupant mes muscles,» continue Catherine.

«La coupure s'est arrêtée à quelques millimètres seulement de ma carotide. C'est un miracle que je sois encore en vie.»

Selon une source locale (dont nous respectons l'anonymat pour des raisons de sécurité), la méthode utilisée par l'attaquant est similaire à la façon dont les djihadistes de l'État islamique tuent leurs victimes. «Quand les membres de Daech massacrent une victime, ils lui bandent les yeux et lui coupent le cou de gauche à droite, et c'est exactement ce qui s'est passé avec Catherine,» a-t-il déclaré à Portes Ouvertes.

Les deux agresseurs placés en détention

Quelques jours seulement après l'agression de Catherine, le 14 janvier, un copte a été agressé par un homme armé d'un couteau dans son magasin, dans un autre quartier du Caire. L'auteur a tenté d'égorger Rafiq Karam avec un couteau tout en maudissant les chrétiens. Rafiq a survécu à l'attaque et une plainte contre l'auteur de l'agression a été portée devant la justice.

Quant à l'agresseur de Catherine, Mamdouh Ramadan, il est détenu et en cours de contrôle psychiatrique. Catherine ne croit pas qu'il ait agit en raison d'une maladie mentale:

«C'est une attaque terroriste, cet extrémiste a agi selon ses convictions.»

Elle prévient: «S'il sort à nouveau dans la rue, il va répéter son crime et d'autres femmes en seront victimes. Je ne veux pas que quelqu'un vive ce que j'ai vécu. La justice doit faire son travail.»

En 2016, Mamdouh Ramadan avait écopé de 11 mois de prison pour avoir déjà tenté de trancher la gorge d'une femme. Il a fait plusieurs séjours dans des hôpitaux psychiatriques depuis 2006.