John Hayab, président de l'Association chrétienne du Nigéria pour l'État de Kaduna, l'a confirmé: les élèves du pensionnat baptiste Bethel, enlevés le 5 juillet 2021, ont tous été relâchés. Sauf l'un d'entre eux.

«Nous avons payé la rançon»

Le pasteur Israël Akanji, Président de la Convention baptiste du Nigéria, confesse qu'il n'a guère eu le choix: «J'avais dit et répété que nous ne céderions pas, que nous ne payerions pas de rançon et nous avons payé. Un mois après l'enlèvement, les ravisseurs ont menacé de les tuer tous, un par un.» Il conclut: 

«Entre nos enfants et notre argent, nous avons choisi nos enfants.» 

La Convention baptiste nigériane reconnaît avoir versé 250 millions de nairas nigérians (532.000 euros) pour obtenir la libération des élèves enlevés. Ceux-ci ont été relâchés par petits groupes. Aujourd'hui il n'y en n'a plus qu'un seul encore en détention.

Un recul de l'éducation

L'enlèvement des lycéens du pensionnat baptiste de Bethel s'inscrit dans une série d'attaques et d'enlèvements qui a frappé le Nord du Nigéria. Les écoles sont des cibles faciles pour les groupes armés locaux que les autorités nigérianes qualifient de «bandits».

Depuis la recrudescence des enlèvements dans la région, beaucoup de parents ont choisi de ne plus envoyer leurs enfants à l'école. Ils ne peuvent pas se permettre, émotionnellement et financièrement, de les exposer au risque de se faire enlever. En conséquence, plusieurs pensionnats ont fermé leurs portes dans les États du Nord-Ouest et du Centre du Nigéria. D'où un véritable recul de l'éducation.

Ces derniers temps, les bandits s'en prennent également à des villages entiers qu'ils terrorisent par des enlèvements et des meurtres. Ils demandent aux villageois de l'argent pour éviter qu'ils ne soient attaqués.