L'archevêque de Kaduna l'a confirmé dans une déclaration à l'ONG UCA: «Joseph Akete Bako, qui conduisait la communauté catholique Saint-Jean à Kudenda, dans l'État de Kaduna est mort entre le 18 et le 20 avril.» La nouvelle n'a été rendue publique que mi-mai, le temps de vérifier la véracité de l'information. Le prêtre était détenu par des islamistes. 

Son frère abattu devant ses yeux

Joseph Bako souffrait de problèmes de santé. Mais ses ravisseurs ont refusé de lui donner les médicaments dont il avait besoin. Quand son frère s'est insurgé devant ce traitement inhumain, il a été abattu devant ses yeux. Suite à ce traumatisme, son état de santé a commencé à se dégrader rapidement et il est décédé.

«Nous n'avons pas récupéré son corps mais nous avons eu confirmation de sa mort. D'autres personnes détenues avec lui l'ont vu mourir», a précisé le responsable de l'archidiocèse.

Joseph Bako avait été enlevé chez lui, le matin du 8 mars. Un agent de sécurité avait été tué dans l'attaque et 4 autres personnes qui habitaient les maisons voisines avaient également été enlevées.

Le versement de rançon interdit par la loi

Au Nigéria, les enlèvements sont presque quotidiens. Ils permettent à des groupes islamistes comme Boko Haram, les militants peuls ou d'autres groupes armés de se financer en exigeant des rançons. Si toute la population est touchée, les chrétiens sont particulièrement pris pour cible à cause de leur foi. On estime que 2.510 fidèles ont été enlevés l'année dernière contre 990 l'année précédente.

Cette pratique est l'une des principales menaces sécuritaires qui touche le Nigéria aujourd'hui. Pour essayer de l'endiguer, le sénat a adopté une loi le mois dernier qui interdit le paiement de rançon. Celui qui versera une rançon aux ravisseurs sera passible de 15 ans de prison. Cela place les familles dans une situation très difficile. Elles sont tiraillées entre le désir de libérer contre rançon leur proche enlevé et la peur de se retrouver en prison. Un stress qui s'ajoute au traumatisme de l'enlèvement.