L’un de mes amis est eurodéputé d’un pays nordique. Quand les Soviétiques ont reconquis son pays après la fin de la guerre, son père, pasteur, était tenté de fuir vers la Finlande par la mer, comme tant de chrétiens. Le père de mon ami a choisi de rester. Il en a payé lourdement le prix sous la domination communiste, mais son fils est aujourd’hui un député au fort témoignage chrétien.

Retrait stratégique

C’est souvent le terrible objectif des persécuteurs, qui voudraient nettoyer leurs terres de toute présence chrétienne. C’est le cas des réfugiés nigérians que j’ai rencontrés en mars dernier. Ils étaient à quelques kilomètres seulement de leur village détruit, mais ne pouvaient pas y retourner.

Que faire ? Jésus n’a-t-il pas dit : « Quand on vous persécutera dans une ville, fuyez dans une autre*… » ? Oui, il faut parfois partir, mais le conseil de Jésus était destiné aux disciples qui étaient envoyés justement pour évangéliser des contrées hostiles. Ce n’était pas un encouragement à chercher une situation plus confortable. C’était un retrait tactique, dans une stratégie pour aller de l’avant, un rappel que la mission de l’Église est d’aller là où elle sera persécutée !

Répondre présent dans la durée

Parfois la fuite est l’unique option, surtout quand la vie est en péril. Le message de Portes Ouvertes pour l’Église a cependant toujours été : « Restez, et nous resterons avec vous. Nous nous engageons à vos côtés sur le long terme, non seulement pour prier, mais aussi pour apporter un soutien matériel et spirituel à votre communauté. » Cela signifie un engagement durable, avec des projets qui vont porter du fruit. Nos équipiers savent qu’ils risquent la visite de la police, des ennuis, des confiscations. Nos projets s’étalent sur trois ans minimum : aider l’Église persécutée est un engagement à long terme pour la reconstruire. Merci d’être avec nous.

* Matthieu 10 : 23

Michel Varton

Directeur de Portes Ouvertes France