Le verdict est tombé comme un couperet :  la prison à vie pour un jeune chrétien du Golfe. Yaqoob Bashir Masih souffre d'un trouble mental mais cela n'a pas été pris en compte par la justice lors de son procès en septembre. 

Le jeune homme de 25 ans est en prison depuis déjà deux ans. Il est  accusé de blasphème pour avoir brûlé une copie du Coran.

Sa famille a fait appel à deux reprises pour le libérer sous caution, mais le tribunal de première instance et, plus tard, la Haute Cour l'ont déboutée.

Frappé par la foule, il a avoué

Yaqoob Bashir Masih est connu pour avoir toujours eu des difficultés d'apprentissage. Son voisin explique que parfois «il perdait le contrôle de lui-même.» Un imam lui avait confié un exemplaire du Coran, lui affirmant que s'il le lisait, son état mental s'améliorerait. 

Des étudiants d'une madrassa (école islamique) auraient vu Yaqoob brûler cet exemplaire, et en auraient informé un religieux.

«Lorsque son frère aîné, arrivé avec une foule, lui a demandé où était la copie du Coran remise par l'imam le matin même, Yaqoob n'a pas répondu», explique encore son voisin. «La foule s'est mise à le battre sévèrement, mais il ne leur a pas dit où se trouvait le Coran», continue-t-il.

«Finalement, certains d'entre eux l'ont arrosé de kérosène et lui ont dit qu'ils lui mettraient le feu s'il ne leur disait rien. Alors Yaqoob leur a dit qu'il l'avait brûlé le matin et l'avait enterré.»

La police, informée des aveux du jeune chrétien est arrivée pour l'arrêter. 

Le blasphème : sujet sensible 

Dans ce pays du Golfe, le blasphème contre l'islam est un sujet extrêmement sensible.

Les allégations pour blasphème conduisent souvent à la violence. Pour cette raison, les policiers craignent des représailles pour avoir enquêté sur des cas de blasphème, ou les juges, pour avoir statué en faveur des accusés.