La pandémie de COVID-19 a généré de nombreuses rumeurs et fausses informations. Si la plupart sont inoffensives, certaines peuvent être dangereuses voire mortelles surtout pour des populations déjà vulnérables comme les chrétiens dans certains pays musulmans.

Le coronavirus, une maladie de «croisés»

C'est ainsi qu'en Somalie, les islamistes shebabs, affiliés à Al-Qaïda, accusent les chrétiens de véhiculer le COVID-19. Dans un article daté du 2 avril, la BBC rapporte que les shebabs ont mis en garde les musulmans contre les maladies infectieuses telles que le coronavirus, «propagé par "les croisés" qui ont envahi le pays, et par les pays de mécréants qui les soutiennent.»

Une accusation terrible pour les chrétiens somaliens qui doivent déjà vivre leur foi dans le plus grand secret. Ils ne sont qu'une poignée et ils sont étroitement surveillés par leur entourage qui cherche à déceler toute trace d'apostasie, c'est à dire de signes qu'ils ont quitté l'islam. S'ils se trahissent, c'est souvent la mort. Ce genre de rumeur ne peut que compliquer encore une situation déjà très difficile pour eux.

Les imams tentent d'arrêter la rumeur

Heureusement, les autorités somaliennes ont réagi en demandant aux imams de se mobiliser pour arrêter la rumeur. Le gouvernement a fermé les écoles coraniques et il a demandé aux imams de s'équiper de hauts parleurs et de se tenir aux carrefours, sur les places publiques et de sillonner la ville pour rappeler à la population l'importance des gestes barrières qui contribuent à endiguer la progression du virus.

En plus de souligner l'importance de se laver les mains et de rester éloignés les uns des autres ils insistent sur les enseignements du Coran en matière de propreté et d'hygiène. Ils rappellent que le Coran impose des ablutions avant la prière et que déjà, à l'époque du prophète, la population devait faire face à de graves maladies infectieuses.

Rumeur en Ouganda

Dans le Nord de l'Ouganda, les chrétiens ont aussi été accusés d'être responsables du coronavirus, affirmant que des croyants en Chine avaient brûlé le Coran et qu'Allah les en punissait par la maladie.