Le pasteur américain Andrew Brunson, emprisonné par la Turquie depuis deux ans pour des allégations de terrorisme, pourrait bien être libéré lors de son audience du 12 octobre prochain.

«C'est une issue possible», a déclaré un responsable turc au Wall Street Journal le 23 septembre. «Mais cela ne pourrait se produire que si les États-Unis cessaient de faire pression sur Ankara pour le libérer et le renvoyer dans son pays», a insisté ce responsable qui est resté anonyme.

Andrew Brunson se sent mieux 

Le pasteur a été transféré en résidence surveillée à son domicile d'Izmir le 25 juillet. Selon Ismail Cem Halavurt, avocat de la défense, le moral de son client est «bien meilleur» depuis. Il a expliqué que : 

«Pendant qu'il était en prison, il avait des trous de mémoire et prenait des antidépresseurs.»

Depuis le transfert, Ismail Cem Halavurt a fait appel aux tribunaux pénaux d'Izmir pour qu'ils libèrent le pasteur Brunson et lèvent son interdiction de voyager, citant des arrêts de la Cour suprême qui exigent la levée des deux restrictions imposées aux prisonniers dont les activités criminelles présumées sont basées uniquement sur un témoignage verbal, sans aucune preuve tangible.

L'avocat a annoncé la semaine dernière qu'il demandera à la Cour constitutionnelle d'annuler ces décisions le 3 octobre. Le 6 septembre, le procureur en chef a été retiré de l'affaire.

Le pasteur encourt une peine de 35 ans de prison

Le pasteur Andrew Brunson risque jusqu'à 35 ans de prison s'il est reconnu coupable de terrorisme et d'espionnage.

Il est aussi accusé de soutenir le groupe terroriste armé FETO, ainsi que les militants du Parti des travailleurs kurdes insurrectionnels (PKK), mais il n'est accusé d'appartenir à aucun des groupes. Selon Jacqueline Furnari, la fille du pasteur, le juge qui présidait le procès du 7 mai a personnellement déclaré que : 

«Tous les témoignages de l'accusation sont simplement considérés comme la vérité ; aucun besoin donc d'avoir des preuves.»

Durant ses 23 ans de ministère religieux en Turquie, le pasteur dirigeait une petite congrégation turque dans la ville côtière d'Izmir. Il a été arrêté, sans préavis, le 7 octobre 2016, pour «atteinte à la sécurité nationale», et aurait dû être expulsé sous 15 jours.