Les Philippines sont un pays majoritairement catholique. Mais certaines zones géographiques ont connu récemment d’importantes conversions à l’islam. Des mosquées ont vu le jour là où il n’y en avait pas, provoquant une certaine perplexité au sein de la population chrétienne. Pour répondre à ce nouveau défi de voisinage et pour que les tensions n’aboutissent pas à d’éventuelles persécutions, Portes Ouvertes a lancé la formation «Bénir les musulmans». L’objectif est d’aider les églises majoritaires à accueillir avec amour et tolérance leur prochain d’autres religions. 

Partager la bonté de Dieu 

Le pasteur Ron y a participé. Il témoigne: «J’ai réalisé l’immense responsabilité de l’Église concernant nos voisins musulmans. Nous devons partager avec eux la bonté de Dieu, en étant guidés par le Saint-Esprit.» Cela pour atteindre un objectif: 

«Cultiver des relations qui ont du sens, qui nous permettront de discuter de spiritualité sur une base commune.»

Régine a aussi suivi cette formation, elle qui était remplie de peur et de colère contre les musulmans. Elle raconte: «J’ai réalisé que l’amour et l’acceptation devaient transcender les différences de religion. Nous sommes tous les enfants de Dieu.» Ellen renchérit: «Je suis appelée à être un canal d’amour et de compréhension, qui transcende les frontières religieuses.»

Echapper au cercle vicieux de la pauvreté

Aux Philippines toujours, les conversions n’ont pas lieu que dans un sens. Certains musulmans rencontrent Jésus et deviennent chrétiens. En revanche, dans certaines zones très pauvres, les enfants de ces nouveaux convertis continuent à ne pas aller à l’école. Les filles sont mariées très jeunes, et les garçons doivent aider à la pêche pour nourrir les familles. Rebecca, elle-même chrétienne d’arrière plan musulman, épouse d’un pasteur d’église de maison, a voulu agir en faveur de ces enfants non scolarisés. Elle leur offre une prise en charge d’un mois pour les alphabétiser grâce à la lecture de la Bible et à des cantiques pour enfants. Cela leur permettra, plus tard, de devenir eux-mêmes des responsables d’églises de maison et «d’échapper au cercle vicieux de la pauvreté».

Partager l’amour de Jésus, et son pain

Dans d’autres pays d’Asie, des chrétiens tendent aussi la main à leurs voisins, quelles que soient leurs convictions. Dhea, par exemple, a dû fuir son pays à cause de la persécution qui a suivi sa conversion à Jésus. Mais dans sa terre d'accueil, elle a décidé d’ouvrir sa maison à ses compatriotes, exilés comme elle, venus chercher des soins médicaux. Souvent, les personnes qu’elle héberge sont de son ancienne religion - l'islam - et auraient pu la persécuter. Mais elle préfère leur ouvrir sa maison et son cœur pour partager avec eux l’amour de Jésus.

Au Sri Lanka, Mark est un jeune chrétien d'arrière-plan musulman fraîchement converti. Loin de rejeter ses anciens amis, il témoigne en paroles, en actes et surtout par son comportement auprès des jeunes de son quartier. À tel point que les parents restés fidèles à l'islam veulent confier leurs enfants au pasteur local pour qu'ils deviennent «comme Mark»! 

En Corée du Nord, la situation des chrétiens est bien plus difficile: au pays n°1 de l'Index Mondial de Persécution, ils doivent tenir leur foi absolument secrète. Mais certains croyants n’hésitent pas à partager le peu qu’ils ont avec leurs voisins pour les soulager de la grave pénurie alimentaire que connaît actuellement le pays. C’est frère Simon (pseudonyme) qui nous en parle. Depuis une maison installée en Chine, il distribue de l’aide alimentaire à ceux qui arrivent à franchir la frontière. Puis, ils retournent en Corée du Nord être sel et lumière dans leur propre pays.

«Gloire à Dieu qui nourrit ses enfants dans cette période terrible de famine et de pauvreté.»

En Asie (Philippines, Sri Lanka, Corée du Nord...), grâce à des chrétiens comme Ron, Régine, Ellen, Dhea, Mark et Simon, tendre la main aux voisins d'autres religions et convictions rend témoignage à Jésus et apaise les tensions.