«Depuis le début du mois de janvier, toutes les églises d’Algérie ont commencé à prier et à jeûner pour les élections», dit un chrétien qui veut garder l’anonymat. Dans le contexte délicat de cette période électorale, les chrétiens ont la certitude qu’ils ont un rôle à jouer, même s’ils sont encore très minoritaires dans le pays. Un responsable d'église ajoute:

«Nous encourageons les chrétiens à prier pour le changement dans tous les domaines de la vie: politique, économique, administratif, éducatif et judiciaire.»

Un autre dit: «Nous espérons que la loi de 2006 sera abrogée après les élections.»

Avec un total estimé à 125000 chrétiens, l’Église d’Algérie semble insignifiante dans ce vaste pays de 42 millions d’habitants. Mais un véritable changement d'état d'esprit pourrait faire une énorme différence pour les chrétiens algériens, la plupart d'arrière-plan musulman. Un pasteur algérien confie:

«Nous ne sommes pas nombreux, c’est vrai. Mais nous pouvons être un phare pour que notre lumière soit vue de très loin dans cette nation.» 

Une croissance continuelle

Ces dernières années, les chrétiens d’Algérie ont subi de nombreuses discriminations: fermetures d'églises, pasteurs harcelés par les autorités... La pression sur l'Église s'est accrue, surtout depuis la loi de 2006 qui réglemente le culte non islamique. Selon l’article 2 de sa Constitution, l’Algérie est un pays islamique. 

Pourtant, le nombre de chrétiens d’arrière-plan musulman ne cesse d’augmenter. «Ils étaient moins d’un millier dans les années 90. Aujourd’hui ils sont environ 35 000 dans l’église visible. Mais je crois qu’il existe autant d’autres chrétiens isolés ou secrets», affirme Djilali (pseudonyme), un pasteur de Kabylie.