Menacés par tant de haine, nos frères et soeurs du Burkina Faso ne peuvent compter que sur le secours de Dieu. Et nos prières, associées aux leurs, seront un grand encouragement pour eux.

La dernière attaque a eu lieu dimanche 16 février dans le village de Pansi, en plein culte. Les assaillants ont fait irruption dans l'église protestante du village et ont tiré. Au moins 24 personnes ont été tuées dont un pasteur et 18 autres ont été blessées. Plusieurs personnes on été enlevées. C'est dire combien de familles ont vraiment besoin d'être entourées dans leur désarroi.

Les chrétiens spécifiquement visés

Le mode opératoire des extrémistes islamiques est maintenant bien connu. Par petits groupes, des hommes armés arrivent soudain à moto et se dispersent dans les rues, autour d’une église ou de la place d’un village. Dans certains cas, ils identifient les chrétiens (port des vêtements, objets, prénom…) et les mettent à part. Certains sont abattus sur le champ, d’autres sont enlevés dans des voitures arrivées entre temps. Avant de prendre la fuite, les assaillants pillent de la nourriture et de l’eau, détruisant au passage le réseau téléphonique local. Ils peuvent ensuite facilement se cacher dans le «Parc National du W», une zone forestière protégée de près d’un million d’hectares à cheval sur le Burkina Faso, le Niger et le Bénin.

La terreur risque de s'installer durablement

Ces attaques imprévisibles et l’étendue de la région géographique ciblée créent un climat de terreur intense pour la communauté chrétienne. Notre source constate:

«Les chrétiens n’osent pas parler, craignant d'être pris pour cible. Ils demandent notre soutien dans la prière.»

Tout peut basculer soudainement, comme à Sebba, dans la nuit du 10 au 11 février. Le diacre Lankoandé Babilibilé a été abattu, puis sa voiture a été utilisée par les meurtriers pour enlever le pasteur Omar Tindano, ses deux filles, son fils et deux neveux. Les filles ont été relâchées, mais Omar, son fils et ses neveux ont été tués. Notre collaborateur fait un constat alarmant:

«Les chrétiens sont dévastés et ne savent pas comment faire face à toute cette violence.»

Nous ne pouvons pas imaginer les blessures émotionnelles de ces familles, mais nous pouvons prier. Nous ne pouvons pas décrire le traumatisme psychologique de ceux qui survivent à de telles attaques, de ceux qui se remettent difficilement de leurs blessures physiques, mais nous pouvons nous tenir à leurs côtés dans la prière. 

Depuis 2018, la violence et l’insécurité ont déjà déplacé près de 600.000 personnes, et plus de 300.000 élèves sont déscolarisés. Autrefois réputé pour sa tolérance religieuse, le Burkina Faso est entré directement cette année au 28e rang de l’Index Mondial de Persécution des Chrétiens 2020.