Une dalle en béton, des murs et un toit en tôle, ni porte ni fenêtre, une seule ouverture qui laisse entrer un peu de lumière et surtout la poussière chassée par les courants d’air… Cet ancien entrepôt à vin avec un espace limité où 30 personnes cuisinent, mangent, dorment est le dernier cadre de vie en date « offert » par l’État mexicain de Jalisco, au centre-ouest du pays, à sept familles chrétiennes avec enfants.

Expulsés pour raisons religieuses

Le 26 janvier 2016, lors d’un « référendum populaire », les 2 000 habitants de Tuxpan de Bolanos ont décidé de bannir ces familles chrétiennes dont le mode de vie « était incompatible avec la culture et les traditions religieuses locales ». Rosa Blanca Vasquez de la Rosa garde un vif souvenir du soir où elle a été expulsée de chez elle avec ses deux enfants de 9 et 3 ans : « Les chefs locaux sont venus. On nous a mis dans des camionnettes et nous avons été abandonnés à un croisement loin du village, sans rien d’autre que les vêtements que nous portions.  »

Une question complexe

Ce vote était-il légal ? Pour les chefs indigènes, dépositaires de l’autorité qui leur est conférée par le gouvernement, cela ne fait aucun doute. Pourtant la Constitution mexicaine garantit la liberté religieuse… C’est l’impasse. Les autorités semblent vouloir gagner du temps en attendant que le groupe de chrétiens s’en aille. Mais où aller ? « Comme ces familles vivent dans un abri fourni par l’État, elles perçoivent une allocation. Si le groupe décide de partir, cette aide sera perdue », explique un collaborateur de Portes Ouvertes tout en cherchant une solution.