10 ans déjà… Dimanche dernier, la communauté de Chibok (Nord-Est du Nigéria) a commémoré l'enlèvement, par le groupe terroriste Boko Haram, de 276 écolières d'un établissement chrétien. C’était le 14 avril 2014. La majorité des lycéennes ont refusé de renier leur foi malgré les risques. Depuis, nombre d'entre elles ont été libérées. Dix ans plus tard, 82 filles sont toujours portées disparues. Prions tout particulièrement pour elles.

Morts de chagrin

Que sont-elles devenues? Reviendront-elles un jour? Parmi les parents qui attendent toujours, nombreux sont ceux qui luttent chaque jour contre des problèmes de santé liés à leur chagrin. D’autres en sont même morts, comme l’explique Yakubu Nkeki, président de l'association des parents des filles de Chibok:

«Nous avons perdu 38 parents. La moindre maladie peut leur coûter la vie, tant ils souffrent…»

Prions pour tous ces parents qui luttent contre des maladies liées au stress, telles que l'hypertension ou le diabète. Ils attendent et espèrent avoir enfin des nouvelles de leurs filles. Ne serait-ce que pour savoir si elles sont décédées, afin de pouvoir faire leur deuil.

Pas vraiment libres 

Prions aussi pour les filles qui ont été libérées ces dernières années. Certaines sont rentrées chez elles et ont pu se reconstruire tant bien que mal. Mais d'autres vivent désormais dans un camp de réhabilitation avec des combattants de Boko Haram qui se sont rendus. Des repentis qu'elles ont été forcées d'épouser dans la brousse. D’après des survivantes, au moins cinq femmes célibataires ont été mariés dans ce camp avec d’anciens terroristes. Selon ces femmes, des représentants du gouvernement auraient célébré ces mariages, dans l’espoir d’apaiser les combattants qui se sont rendus.

«Je veux rentrer chez moi et rester avec ma famille», a déclaré à Reuters une de ces survivantes. Nos partenaires ont parlé à des parents qui ont affirmé que leurs filles peuvent les appeler depuis le camp de réhabilitation. Mais ils n’ont reçu aucune garantie concernant le retour proche ou lointain de ces femmes dans leurs familles...

«Même si elles sont prises en charge, elles vivent toujours sous le même toit que des membres repentis de Boko Haram. Elles ne pourront pas faire la différence entre le temps qu'elles ont passé en captivité et le temps qu'elles passent aujourd'hui avec d'anciens terroristes», confie un de nos partenaires.

Sources: Reuters et Amnesty International 

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