Si l’Inde se targue d’être la plus grande démocratie au monde, le rapport du gouvernement indien sur la liberté d’expression laisse perplexe. Les nationalistes hindous du Bharatiya Janata Party (BJP, parti du peuple Indien), dirigent le pays depuis 2014 au travers du gouvernement de Narendra Modi. Ce parti est même lié à un groupe de militants nationalistes particulièrement virulent, le Rashtriya Swayamsevak Sangh (RSS), dont le leader a déclaré publiquement vouloir libérer l’Inde de la présence chrétienne d’ici 2021.

Les chrétiens face à la haine

Déjà en 2016, Portes Ouvertes alertait sur les violences incessantes à l’encontre des convertis d’arrière-plan hindouiste. Aujourd’hui, les actes anti-chrétiens continuent à proliférer dramatiquement. Dans la première moitié de l’année 2017, l’ONG Portes Ouvertes a recensé 410 cas de persécutions incluant 84 assauts violents dans des villages. En Inde, des tracts de propagande anti-chrétienne sont distribués, les églises sont ciblées, les enfants chrétiens sont menacés dans les écoles, des jeunes filles, des diaconesses sont violées, d’autres sont tués.

Assassiné pour avoir continué

C’est dans ce contexte que le pasteur Sultan Masih a été assassiné à Ludhiana, dans le Nord-Ouest de l’Inde. Il était investi depuis 20 ans dans son église et malgré les menaces de mort, il continuait à servir sa communauté sans relâche. Son fils, Alisha, témoigne : « Notre père était courageux et il n’avait pas peur de mourir pour Jésus. Il nous a transmis son zèle pour l’Evangile ». Alisha est actuellement formé pour être pasteur. L’histoire de la famille Masih met en lumière une vérité bouleversante : malgré les menaces incessantes du gouvernement indien et de la société, le zèle de nombreux chrétiens demeure et les amène à résister aux pressions quitte à en perdre la vie.