Dans la nuit du 3 mai 2023, de violents affrontements interethniques et religieux ont éclaté dans l'État du Manipur. Au sein du groupe majoritairement hindou auquel notre partenaire Ajay (pseudonyme) et sa famille appartiennent, des chrétiens ont été pris pour cible et ont été sommés de se reconvertir à l'hindouisme.

Impuissants face à la violence

Des groupes extrémistes «ont vandalisé les bâtiments de l'église, brisant les vitres et les portes, raconte Ajay. Ils ont rassemblé tous les meubles, les instruments de musique et le matériel de sonorisation et ont tout incendié.» Mais la violence n'était pas encore terminée. Les foules ont bientôt tourné leur attention vers les maisons des chrétiens.

L'église d'Ajay a été réduite en cendres.

Notre partenaire raconte:

«Ils ont jeté des briques et des pierres et brisé les portes à coups de hache.»

Tous les véhicules appartenant à des familles chrétiennes ont été incendiés… Les parents d'Ajay ont aussi été attaqués. Ils se sont cachés sous leur lit, effrayés, pendant que les extrémistes détruisaient leur maison et brûlaient leurs véhicules. «Nous avons assisté, impuissants, à l'incendie de choses qui avaient mis des années à être construites et qui ont été réduites en cendres en l'espace de quelques heures, explique Ajay. Cela nous a brisé le cœur.»

Bénis les persécutés

Ajay et les siens ont naturellement craint pour leur vie. Mais ils se sont accrochés aux promesses de Dieu (Matthieu 5:10-11):

«Heureux ceux qui sont persécutés, car le royaume des cieux leur appartient.» 

Le lendemain, au lever du soleil, les extrémistes sont revenus. Entre-temps, ils avaient incendié et pillé de nombreuses églises. Des milliers de chrétiens avaient été attaqués et avaient dû fuir. Certains pasteurs, sous la menace, ont alors dû signer un accord: il stipulait qu'ils retourneraient à leur foi antérieure, qu'ils ne reconstruiraient pas leurs églises, qu'ils n'organiseraient pas de nouveaux cultes et qu'ils ne convertiraient pas les gens au christianisme. S'ils refusaient de signer cet accord, ils subiraient de graves représailles.

Alors que la situation s'aggravait, Ajay a averti du danger tous les responsables d'église de la région et les a aidés à se mettre à l'abri.

Recevoir pour mieux donner

Un an après, le pire est aujourd’hui passé. Mais les violences se répètent régulièrement dans l'État de Manipur. Ajay vit toujours dans la région, aidant les pasteurs à exercer leur ministère en toute sécurité. Il s'est engagé à aider les chrétiens de l'État de Manipur à être sel et lumière, quelle que soit la situation. Rempli d'espoir, il témoigne avec foi:

«Dieu nous a protégés. Ces gens peuvent brûler nos bâtiments, mais ils ne pourront jamais détruire le peuple de Dieu!» 

Grâce à votre soutien, Ajay a reçu une aide qui lui a permis de poursuivre son travail avec Portes Ouvertes: il organise des formations de préparation à la persécution et apporte une aide matérielle à d'autres croyants persécutés. «J'ai maintenant la force d'encourager mes coreligionnaires, parce que vous m'avez encouragé», conclut Ajay avec reconnaissance.