Jusqu’il y a peu, Nisreen était musulmane. Elle vit à Qamishli, dans le Nord de la Syrie, ville ravagée par la guerre pendant plus de dix ans. Cette mère de famille a trois filles et un garçon. Son mari est musulman, sa famille aussi. Les chrétiens d’arrière-plan musulman sont souvent soumis à la pression voire la persécution de leur entourage ou de la société. Pourtant, une joie rayonnante se lit sur le visage de cette femme.

«Je n’ai pas peur que le monde sache que j’aime Jésus. Pourquoi aurais-je honte de Lui? Il est un refuge et un abri, pour mes enfants et moi-même!»

La recherche de son Sauveur

Née dans une famille musulmane, Nisreen n’a jamais été très pieuse. À l’école, son manque d’intérêt pour l’islam s’est renforcé: la jeune fille y apprend à contre-cœur les versets du Coran.

Ce qui attire Nisreen, ce sont les chrétiens. Ces gens sont si bons, si différents…

«J’ai toujours pensé que le comportement des chrétiens était bien meilleur que le nôtre. J’appréciais beaucoup ces chrétiens et quelque chose m’appelait à eux.»

Comme beaucoup de jeunes filles du Moyen-Orient, Nisreen est mariée dès l’adolescence, à 15 ans. Cet amour pour les chrétiens, elle ne l’a jamais caché à son mari ou ses parents. Plusieurs fois, elle demande à son mari de l’amener dans une église. Dans ce lieu, elle se sent bien et prie pour sa famille.

Conversion pendant la guerre

Nisreen n'est plus suicidaire, elle a trouvé l'espoir

La guerre civile éclate et les combattants de l'État Islamique se rapprochent de Qamishli. Dans la ville, les violences à l’égard des chrétiens se multiplient. La vie des chrétiens d’arrière-plan musulman est particulièrement menacée.

La population souffre du manque de nourriture et la famille de Nisreen n’est pas épargnée. Nisreen apprend alors qu’une distribution de nourriture a lieu dans l’église de l’Alliance de Qamishli (église partenaire de Portes Ouvertes qui participe à notre projet Centre d'espoir). Elle s’y rend pour recevoir de l’aide. Abu Farid (pseudonyme), un volontaire de l’église s’excuse de ne pouvoir rajouter sa famille sur la liste des personnes aidées: l’église est débordée, il y a tant de personnes à nourrir!

«J’étais vraiment désespérée. Nous étions alors dans une situation alarmante: mes enfants n’avaient plus rien à manger! Moi-même, j’avais perdu énormément de poids.»

Quelques jours plus tard, Nisreen revient à l’église en plein mois de ramadan dans l’espoir de recevoir de la nourriture. La conversation s’engage avec Abu Farid. Celui-ci est étonné d’apprendre que Nisreen ne jeûne pas pendant le ramadan.

- «Crois-tu en Dieu?», demande Abu Farid.

- «J’ai la foi en Dieu mais pas selon les principes de l’islam», répond Nisreen.

    Pendant plus d’une heure et demie, Abu Farid lui parle de Jésus et de la foi.

    - «Si Jésus est venu pour sauver chaque être humain, cela veut dire que je peux devenir chrétienne?», demande Nisreen.

    - «Bien sûr! Christ est venu pour sauver le monde entier!», répond Abu Farid.

    Ce jour-là, Nisreen est revenue chez elle avec un colis de nourriture mais surtout avec un cœur transformé et plein de joie.

    Une nouvelle vie

    En rentrant chez elle, Nisreen partage avec les siens ce qui vient de se passer:

    «Pendant deux jours, je n’arrêtais pas de leur raconter comment j’ai rencontré Jésus et comment le Seigneur a utilisé Abu Farid pour nous aider!»

    Par la suite, elle est retournée dans cette église qui l’avait aidée, pour participer aux réunions. Afin de grandir dans la foi, elle a entamé un programme de formation biblique.

    «Je lis constamment la Bible, je regarde des émissions chrétiennes… J’espère qu’un jour je pourrai former d’autres personnes dans le cadre d’une formation biblique. La foi est ma force. Il y a quelques années, j’ai essayé de me suicider. Désormais, je n’ai plus peur de la vie. Mon refuge est en Christ et il n’y a rien de plus important dans ma vie», témoigne Nisreen.

    Nisreen et son fils, Bashar

    La conversion de Nisreen a transformé sa vie mais aussi celle de ses proches. Elle voit notamment le changement dans la vie de son fils, Bashar. Celui-ci était très nerveux auparavant. Désormais, lorsque la colère vient, il lit la Bible, ce qui le calme. Les quatre enfants de Nisreen sont à présent convertis. Seul son mari hésite encore, bien qu’il soit, selon sa femme, sur la voie de la conversion.

    La conversion de Nisreen a été exceptionnellement bien acceptée par sa famille musulmane. Son frère vivant en Allemagne s’est même réjoui d’apprendre cette nouvelle! Seule la belle-mère de Nisreen accepte mal cette conversion.

    «Elle dit que je ne devrais pas aller à l’église, que j’entraîne mes enfants dans une mauvaise voie… Nous nous disputons souvent à propos de cela. Avec mes enfants, nous lui témoignons de l’amour de Christ.» Abu Farid conclut: 

    «Le témoignage de Nisreen est magnifique! On voit les fruits de l’Esprit dans sa vie. Comme elle, dans ces temps troublés, de nombreuses personnes viennent à l’église et nous pouvons partager avec eux.»
    Nisreen chantant lors d'une réunion de prière à l'église


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