Chaque année, la Rencontre Annuelle de Portes Ouvertes est une occasion unique de rencontrer et écouter des témoins de l’Église persécutée venus des quatre coins du monde jusqu’en France pour partager leur histoire et leur foi.

Cette année était d’autant plus marquante que nous célébrions 70 ans de fidélité de Dieu depuis l’appel de Frère André, au travers d’un programme artistique inédit et d’une rétrospective historique avec l’intervention de Michel Varton, directeur de Portes Ouvertes pendant 36 ans.

Oui, «Jusqu’ici, l’Éternel nous a secourus» (1 Samuel 7:12), et les témoignages de nos frères et sœurs le soulignent. À travers leurs récits que nous vous rapportons ici, découvrez des parcours souvent cachés: ceux de chrétiens qui, malgré la peur, s’appuient sur Dieu et continuent de croire, de servir et d’aimer.

Du Coran à la Bible: le parcours de John Ghanim

Au Yémen, John a grandi dans une famille où l’islam dictait chaque geste. Mais au fond de lui, il sentait un vide. En pèlerinage à La Mecque, il a compris qu’il ne pouvait plus faire semblant. Son cœur cherchait autre chose.

À l’étranger, il a franchi pour la première fois les portes d’une église – et a trouvé ce qu’il attendait: une rencontre personnelle avec la Parole de Dieu.

«Mon cœur s’est ouvert et Dieu m’a donné la foi qu’il me fallait. J’ai tout mis derrière moi et Jésus est devenu mon Seigneur. Il est plus que tout pour moi.»

Depuis, John parle de Jésus à des centaines de milliers d’abonnés sur les réseaux sociaux avec une passion et une énergie débordantes. Malgré le rejet de sa famille et les menaces, il reste habité par une paix et une joie que rien n’éteint. Sa mission est simple: encourager chacun à lire la Bible, prier et marcher avec foi.

Amora et Richard, témoins de l’Église persécutée en Afrique Subsaharienne

Amora et Richard travaillent depuis plus de 10 ans auprès de chrétiens persécutés en Afrique Subsaharienne. Sur le terrain, ils voient la souffrance, mais aussi la résilience.

Membre de l’équipe d’intervention lors d’opérations d’urgence, Amora recueille les récits des survivants et porte leur voix. Comme celle d’Ernesto, au Mozambique, dont sa foi a failli lui coûter la vie d’une manière absolument cruelle et violente, mais qui est resté malgré cela debout, joyeux et confiant en son Seigneur.

Richard, en tant que pasteur, soutient ceux qui tiennent bon malgré les pertes et la peur.

Leur message est clair: au-delà des chiffres, il s’agit d’hommes, de femmes et d’enfants qui continuent de croire malgré la violence. 16 millions de personnes déplacées en Afrique Subsaharienne, c’est 16 millions d’histoires différentes, de blessures personnelles. Leur foi devient un cri d’espérance au milieu du chaos.

L’espion devenu disciple: Kim

En Corée du Nord, la foi est un crime. Kim y a grandi, convaincu que les chrétiens étaient les pires ennemis du pays. Recruté par la sécurité nationale, il a été chargé de surveiller un croyant. Mais en côtoyant cet homme, il a découvert un amour plus fort que l’interdiction.

«Évangéliser en Corée du Nord, c’est prendre le risque de perdre sa vie pour celle de quelqu’un d’autre.»

Alors qu’en ces années 1996-1997 des millions de Nord-Coréens mouraient de faim, ce chrétien offrait le peu de nourriture qu’il possédait pour nourrir des familles. Il mettait sa confiance en Dieu pour pourvoir à sa «manne» du lendemain. 

Touché par cette foi discrète mais ferme, Kim a fini par rencontrer Dieu à son tour. L’homme qu’il devait surveiller est devenu pour lui un frère, puis un beau-père: Kim a épousé sa fille. Après avoir fui la Corée du Nord, Kim est aujourd’hui pasteur en Corée du Sud, où il partage l’Évangile, transformé par Christ.

Jan de Vries, aux côtés des chrétiens d’Asie Centrale

Depuis plus de vingt ans, Jan travaille auprès de l’Église persécutée en Asie Centrale, avec un ministère particulier pour les chrétiens sourds et malentendants. Il a vu la foi prendre racine là où tout semblait perdu, jusque dans les prisons.

Il y a rencontré Yousef, qui était selon ses dires «le pire des criminels». Mais cet homme a trouvé la paix en prison. Un jour, une simple prière écrite sur une feuille trouvée dans sa cellule a bouleversé sa vie: il s’est agenouillé et a choisi Jésus. Rejeté et poignardé par les membres de son ancien gang, il s’est attaché à reconstruire son existence. Aujourd’hui, il produit du miel grâce à un microcrédit alloué par Portes Ouvertes et accueille d’anciens détenus pour leur offrir, à leur tour, une seconde chance.

L’espérance qui ne cède pas: Susanna Koh et la victoire de la foi

Susanna Koh, venue de Malaisie, est l’épouse du pasteur Raymond Koh, enlevé en 2017 par des hommes armés en plein jour. Depuis huit ans, elle se bat pour connaître la vérité.

Malgré la douleur, elle témoigne d’une foi qui résiste:

«Dans sa grâce, Dieu a été présent. Il m’a entouré d’avocats, de pasteurs et d’experts. Je ne retourne pas au tribunal en victime, mais en vainqueure. Jésus a déjà remporté la victoire.»

Le 5 novembre 2025, le verdit a été rendu: les autorités et le gouvernement malaisiens ont été reconnus coupables de leur implication dans la disparition du pasteur Raymond Koh.

Le tribunal a ordonné au gouvernement de verser 10.000 ringgits malaisiens (environ 2.100€) au pasteur Koh pour chaque jour écoulé depuis son enlèvement le 13 février 2017. La somme continuera d’augmenter tant que le pasteur Koh n’aura pas été retrouvé.

Au-delà de son combat pour que lumière soit faite sur l’enlèvement de son mari, Susanna est engagée dans l’implantation d’églises en Malaisie, un pays où il est interdit d’évangéliser. Elle voit chaque jour la grâce transformer des vies brisées: une mère prête à se suicider a entendu la voix de Dieu et trouvé la foi, un homme en quête de sens a rencontré Christ grâce au pasteur Koh. 

Ces histoires témoignent que l’Évangile porte du fruit partout où il est annoncé.

Le Corps de Christ en action

Les orateurs n’ont pas seulement permis d’entendre ce que vit l’Église persécutée: ils ont fait ressentir ce que signifie être persécuté pour sa foi, ce que signifie appartenir à un même Corps, celui de Christ. Les participants sont repartis avec une conviction profonde: la foi chrétienne est vivante, même – et surtout – dans les ténèbres.