La décision de la Cour suprême aura un impact sur toute la communauté chrétienne du Pakistan. Mardi 29 janvier, les juges décideront si Asia Bibi, accusée de blasphème, est toujours acquittée ou si une nouvelle procédure judiciaire en appel est lancée. Si l'acquittement est confirmé, de nouvelles manifestations sont à craindre. La chrétienne est sous haute protection dans son pays depuis sa sortie de prison en novembre dernier. 

Son avocat, Saif-ul-Malook est de retour au Pakistan. Un député néerlandais a déclaré : «Samedi, j'ai escorté M. Mahook à son départ de l'aéroport de Schiphol. Il retourne au Pakistan pour défendre Asia Bibi pour la dernière fois, espérons-le. Malheureusement, il perdra son statut de réfugié aux Pays-Bas.»

L’avocat avait trouvé refuge aux Pays-Bas après les violences qui avaient éclaté au Pakistan suite à l’annonce de l’acquittement d’Asia Bibi. Son retour au pays a été relevé par la presse pakistanaise :

Traduction : Saif-ul-Malook, l'avocat d'Asia Bibi revient au Pakistan pour défendre Asia Bibi devant la justice.

Presque 10 ans derrière les barreaux

Aasiya Noreen (vrai nom d'Asia Bibi), mère de 5 enfants, a été condamnée à la peine de mort en 2010 après avoir été reconnue coupable d'avoir fait des commentaires désobligeants au sujet du prophète de l'islam, Mahomet, lors d’une dispute avec une femme musulmane. Elle a été innocentée le 31 octobre dernier, mais quelques jours plus tard, un appel de la décision d’acquittement a été déposé par M. Gulam Mustafa Chaudhry

C'est un avocat qui a démontré son hostilité envers les minorités chrétiennes du Pakistan et qui est déterminé à faire en sorte que les lois sur le blasphème du pays restent strictes. Il est connu pour ses interventions publiques en faveur de quiconque souhaite porter plainte pour blasphème contre une minorité. On l'a entendu dire que «seule la mort convient à ceux qui blasphèment contre le Prophète de l'islam».

L’annonce de la libération d’Asia Bibi le 31 octobre avait suscité des protestations à l'échelle nationale. Les groupes religieux extrémistes ont réagi à l'acquittement par des manifestations de masse, des blocus et des menaces qui ont paralysé le pays. Il y aurait eu des affrontements entre des manifestants et la police.