Rahima Khatum s'était faite baptiser la veille. C'est sans doute cela qui a attisé la colère de sa famille, déjà opposée à la conversion de son mari Razzaq.

Razzaq est journaliste dans une gazette locale. Lui et son épouse ont été agressés avec des armes artisanales à leur domicile. Ils vivent dans un village à l’Ouest du Bangladesh et sont tous les deux convertis au christianisme depuis peu.

Menacés de mort

Vers midi, le mercredi 3 avril, Abdur Rashid, le frère cadet de Razzaq, débarque sans prévenir à son domicile, accompagné de ses amis. Les hommes sont armés. Ils commencent à battre Razzaq mais Rahima tente de s’interposer. Elle aussi est frappée. Les voisins, alertés par les appels à l’aide du couple, se précipitent à leur secours et réussissent à stopper l’attaque.

Le couple a subi de graves blessures et a été transporté à l'hôpital le plus proche, où il a dû rester trois jours. Menacés de mort, Razzaq et Rahima Khatun n’ont pas porté plainte. Dans les médias locaux, l’incident a été reporté comme un simple conflit familial.

Leur famille veut les renier

Razzaq est l’aîné d’une fratrie de trois frères et trois sœurs. Il est le seul croyant de la famille et vit sa foi en compagnie d’autres chrétiens. Seulement, il fait face à l’opposition des siens depuis sa conversion.

La conversion de son épouse n’a rien arrangé : avec la mort du père de Razzaq précédemment, le baptême de Rahima le 2 avril a attisé un peu plus la colère de la famille. Ses plus proches parents, veulent aujourd'hui déshériter Razzaq et le priver de ses terres.

Le couple vit sur le même terrain que le reste de la famille:

«Nous ne nous sentons pas en sécurité dans cette maison.» 

Considérés comme des traîtres

Les chrétiens d’arrière-plan musulman sont les chrétiens les plus persécutés au Bangladesh. Leur famille les considère comme des traîtres et des infidèles. Les groupes islamistes radicaux font pression sur les communautés rurales pour l’application de la charia (loi islamique) et ont fait de nombreuses victimes chrétiennes. 

En 2018, au moins 104 chrétiens ont subi des violences en raison de leur foi au Bangladesh.