Au début du mois d'août, des pluies torrentielles ont provoqué des inondations dans les provinces de Hwanghae-Nord et Hwanghae-Sud, les principales zones de culture du riz. Des dizaines de milliers d’aides ont été envoyés dans les régions sinistrées pour faciliter l'évacuation des habitants. La Commission européenne estime que les habitations de plus de 5 millions de personnes ont été endommagées par les inondations et les cyclones. La catastrophe naturelle compromet la récolte de riz de l'année, ce qui menace d'aggraver encore la crise humanitaire. D’après l'ONU, plus de 40% de la population serait sous-alimentée et dépendrait de l'aide humanitaire.

L'ONU a proposé une aide d'urgence immédiate pour les zones inondées, mais la Corée du Nord l’a refusée. Le 14 août, le chef d’État Kim Jong Un a déclaré qu’en raison de la pandémie de Covid-19, la Corée du Nord assumerait les dégâts causés par les inondations sans aide étrangère afin d’empêcher que le virus n’entre dans le pays. 

Pourtant le virus semble bel et bien déjà dans le pays et y fait des ravages en raison de la faiblesse physique des habitants. Simon (pseudonyme), qui travaille parmi les Nord-Coréens explique:

«Les gens peuvent être malades sans le savoir. Ils souffrent, en règle générale, de malnutrition. Puis ils meurent subitement. Certains tombent à terre, morts.» 

Des stocks d'aide attendent en Chine

Déjà avant la pandémie, les chrétiens clandestins ne pouvaient se réunir qu’en prenant des précautions extrêmes. Actuellement, les rencontres secrètes sont quasi impossibles en raison d'une liberté de mouvement encore plus restreinte. Pour empêcher la propagation de Covid-19, les mesures de sécurité ont également été renforcées à la frontière avec la Chine. 

Il est actuellement encore plus difficile pour les chrétiens nord-coréens d’entrer en contact avec des chrétiens en Chine afin d’obtenir une aide vitale et d'être fortifiés spirituellement. De la nourriture, des médicaments, des vêtements d'hiver et d’autres articles de première nécessité sont stockés pour eux en Chine grâce à des réseaux clandestins. Mais Simon explique: «Dieu doit d’abord ouvrir une porte. Dès que les gens pourront sortir du pays, nous leur fournirons ce dont ils ont besoin. Récemment, nous avons pu transmettre une certaine quantité d'aide d'urgence. Nous attendons la prochaine occasion.»