Le 30 août, l'Himachal Pradesh, un État du Nord de l'Inde a adopté une loi encore plus sévère que la précédente. Selon la nouvelle loi, quiconque accusé de convertir quelqu'un par coercition, par la force, par la fraude ou par «incitation» encourra 5 ans de prison contre 2 auparavant.

L' «incitation» ayant ici un sens très large puisque, la loi précise qu'il s'agit de «l'offre de tout type de dons, de gratifications ou de bénéfices matériels en argent ou en nature ou encore en poste de travail, la proposition d'une instruction gratuite au sein d'une école gérée par un organisme religieux quelconque.» 

Sont également condamnables les mariages en vue de la conversion de l'autre personne et quiconque sera accusé d'essayer de convertir un dalit, une femme ou un mineur sera passible de 2 à 5 ans de prison contre 3 auparavant.

Cette nouvelle loi est représentative du programme du BJP, parti au pouvoir, pour qui «être indien c'est être hindou».

Cibler les minorités non hindoues

Devant le Parlement, Jai Ram Thakur, ministre en chef, a déclaré que le nombre de personnes converties de force ne cessait d'augmenter et qu'il fallait que cela cesse. Cependant, sa déclaration ne repose sur aucune preuve chiffrée.

L'Himachal Pradesh est l'un des huit États indiens qui ont adopté une loi anticonversion. Dans cet État, les chrétiens ne représentent que 0,18 % de la population et aucun cas de chrétien ayant été converti de force des hindous n'a été recensé.

En Inde,les lois anticonversion sont utilisées pour harceler les minorités religieuses et d'ailleurs, c'est dans les États où ces lois sont en vigueur que l'on recense le plus de violence confessionnelle. Elles engendrent un climat d'hostilité et de peur qui mène, pour les chrétiens, à limiter l'expression de leur foi sur le plan public et personnel.