La violence antichrétienne atteint des niveaux records dans l'Uttar Pradesh, l'État le plus peuplé d'Inde, révèle une étude parue dans Violence Monitor, un magazine mensuel qui recense les violences envers les minorités dans ce pays d'Asie. 

Cet État est devenu la région du pays la plus hostile aux chrétiens

Entre janvier et octobre 2018, 59 faits de persécution ont été signalés en Uttar Pradesh contre les chrétiens. Et pour le seul mois de septembre, 25 cas d'intolérance religieuse ont été signalés, dont 20 à Jaunpur. Jaunpur est la circonscription de Narendra Modi, le premier Ministre de l'Inde. 

Les autres États pas épargnés

Dans plusieurs autres États d'Inde la persécution antichrétienne est aussi présente : interruption d’offices religieux, attaques violentes de la police, églises sous la menace d’une destruction... Les chrétiens sont effrayés. Dans la plupart des cas, des chrétiens ont été accusés de conversions forcées, ou de nuisances sonores à cause de leurs chants et prières, notamment. Exemples : 

  • À Aralvaimozhi, dans l’État de Tamil Nadu au Sud du pays, un pasteur et des membres d'une église de maison ont été battus par des policiers, le 6 octobre. Accusés de nuisances sonores, les fidèles se réunissaient pour le culte dans une cabane temporaire pendant que l'église était en construction.
  • Le 30 septembre, dans l'État voisin de Pondichéry, une foule a attaqué la maison du pasteur Vincent Paul et agressé sa famille et d'autres personnes, présentes pour la prière. Les agresseurs sont des membres de la famille d'un dirigeant hindou local appelé Sanil Kumar. La police a refusé d'enregistrer la plainte du pasteur.
  • Le 20 octobre à Garnatanga, un petit village du Jharkhand, une croix a été enlevée d'une église protestante par la communauté tribale pro-hindoue Sarna. La participation de missionnaires chrétiens à des conversions forcées était vraisemblablement le motif de cette dégradation. Les chrétiens étaient aussi accusés d'«empiéter» sur les terres tribales et de «gaspiller leurs ressources».
  • À Jaunpur, un responsable chrétien a été menacé et a subi un passage à tabac le 13 septembre pour l'empêcher de prêcher. Depuis, les chrétiens ont peur d'organiser des réunions de prière même dans leur maisons.

Le mois de septembre, a été le pire de l'année pour les chrétiens en Inde. À l'aube des élections de 2019, les nationalistes du Bharatiya Janata Party (BJP), parti de Narendra Modi au pouvoir, et d'autres groupes hindous voient la présence chrétienne comme une menace. Manoj Nayak, prêtre de l'Uttar Pradesh, a affirmé à l'Agence Fides : 

«Nous sommes une minorité au sein de la population indienne mais il semble que notre présence soit vue comme une menace par l'agenda occulte des groupes extrémistes.»