La ville chrétienne de Qaraqosh a été reprise au groupe État Islamique. Elle était tombée aux mains des islamistes en août 2014. C’est pour ce moment précis que les réfugiés chrétiens, qui ont laissé derrière eux leurs maisons et leurs biens, rêvent, prient et attendent avec impatience.

Comme nous, ces chrétiens irakiens réfugiés à Erbil et dans les camps du Moyen-Orient suivent de près l’avancée des forces militaires qui combattent Daesh et imaginent un retour vers leur ville et leur région avec une certaine liberté.

D’aucuns doivent se demander s’ils vont revoir les quelques chrétiens laissés en arrière lors de la fuite précipitée il y a deux ans. Sont-ils toujours en vie ? L’équipe de Portes Ouvertes a connaissance qu’une quarantaine de chrétiens sont restés, mais beaucoup n’ont plus de nouvelles de leurs proches.

Hélas le retour n’est pas pour demain. D’abord il y a la peur. Ceux qui premièrement ont fui Bagdad vers Mossoul, pour fuir encore une deuxième ou troisième fois vers le Kurdistan, ne sont pas sûrs de vouloir rentrer. Qui va les protéger ? Et si Daesch revient dans cinq ans, sous un autre déguisement, que va-t-il arriver ?

Il est plus facile de retourner vers un petit village où la grande majorité de la population était chrétienne, que de retourner à Mossoul, où l’on a été chassé par des musulmans, voisins depuis 20 ans, qui ont ensuite pillé la maison. Peut-on encore avoir confiance ? Peut-on pardonner ?

Et puis, dans quel état va-t-on retrouver sa maison ? 70 % des bâtiments sont détruits. Selon William notre équipier responsable de l’action de PO dans le nord de l’Irak, les maisons ont été brûlées avec un produit chimique qui rend le ciment friable. Même les maisons encore debout doivent être reconstruites.

Et quelle sera la structure politique ? Les forces armées autour de Mossoul (Chiites, Sunnites, Peshmerga kurdes…) vont chacune vouloir leur part des reconquêtes. La paix est-elle possible ?

C’est peut-être maintenant le moment le plus crucial pour les réfugiés chrétiens. Ce moment, qu’ils attendent depuis bientôt trois ans, arrive. Mais que vont-ils faire ? Auront-ils le courage de revenir, reconstruire leur vie ? Les conditions rendront-elles cela possible ?

Pour nous, il est important d’exprimer clairement à nouveau que les chrétiens doivent avoir leur place. Ils doivent récupérer leurs possessions, leurs villages, leurs terres. Voilà le sens de notre campagne Espoir pour le Moyen-Orient. Votre signature compte. L’Église a sa place au Moyen-Orient.

L’espoir (et la dignité) vient par le travail. Portes Ouvertes se mobilise pour aider ceux qui peuvent à monter une petite affaire qui couvre leurs besoins. Si ces familles entrevoient un avenir grâce à un revenu même modeste, elles peuvent envisager de rester.

Les chrétiens ont été transformés par la souffrance des dernières années. Le sens même d’être chrétien a changé pour beaucoup. Des bibles ont été distribuées et une nouvelle vie spirituelle anime les responsables. Nous prions pour que cela continue…

Les prochains mois vont être déterminants pour ce qui reste de l’Église de l’Irak. Merci pour votre engagement dans la prière, pour votre signature et pour votre soutien.

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