Le 20 juillet dernier, Helen Berhane se trouve à Washington. La chanteuse de gospel chrétienne érythréenne en profite pour défendre le cas du patriarche Abune Antonios. Elle soulève également la question de la persécution religieuse dans son pays. 

Dès le lendemain, des évêques de l'Église Orthodoxe Érythréenne annoncent avoir excommunié le patriarche. Âgé de 90 ans, Abune Antonios est assigné à résidence par le gouvernement érythréen depuis 2007. Le gouvernement l'avait déjà destitué cette année-là, après le refus du patriarche de se conformer aux tentatives du régime de s'ingérer dans les affaires de l'Église. Cette fois-ci, ce sont ses pairs qui le rejettent, sous prétexte d'hérésie.

Contrôle politique accru sur l'Église

Cette excommunication est symptomatique des pressions exercées par le gouvernement érythréen en faveur d'un contrôle politique accru sur l'Église Orthodoxe Érythréenne.

Le gouvernement entend contrôler toutes les religions sur le sol érythréen, en particulier celles qui ne sont pas reconnues officiellement, comme les protestants évangéliques. Depuis 2002, ils sont particulièrement persécutés.

Helen Berhane a d'ailleurs été emprisonnée pendant plusieurs années dans un conteneur métallique à cause de sa foi. Elle a ensuite réussi à s'enfuir et vit désormais en Europe.