Au Nigéria, le 11 septembre, Silas Yakubu Ali, 55 ans, pasteur de l'église évangélique Winning All a été assassiné. Il était allé faire une visite dans le village voisin de Kafanchan (État de Kaduna). Il n'en est jamais revenu. Victime d'une panne d'essence avec sa mobylette, il est tombé dans une embuscade et a été tué à coups de machette.

600 tués entre janvier et septembre

Le lendemain, le 12 septembre, un groupe d'extrémistes peuls s'en est pris à un village dans la même région. Au moins 11 personnes ont perdu la vie dans l'attaque, dont 10 membres de l'église administrée par le pasteur Ali. 

«Le bilan de l'attaque n'est pas encore définitivement établi», a déclaré une source locale. «Il n'est pas encore possible de savoir combien de personnes ont été blessées et tuées. Jusqu'à présent, nous avons retrouvé 11 corps éparpillés autour du village.»

Entre janvier et septembre 2021, près de 600 personnes ont été tuées par les islamistes dans le seul État de Kaduna. Celui-ci n'est malheureusement pas le seul à être touché par cette violence. Dans les états de Zamfara et Borno, pour la même période, le bilan est encore plus lourd.

Une violence qui s'étend

L'essentiel de la violence qui touche le Nigéria se concentre dans le Nord. Mais elle commence à se propager au Sud. Elle est le fait des islamistes de Boko Haram, de l'EIAO (État Islamique en Afrique de l'Ouest, une scission de Boko Haram qui a prêté allégeance à l'EI), de nomades musulmans peuls et de bandits.

Ces groupes armés tuent, blessent et privent les chrétiens de leurs possessions. Notamment leurs terres, qui sont aussi leur moyen de subsistance.

Des avocats de la défense des Droits Humains et de la liberté religieuse en particulier ont fait pression sur le gouvernement américain. Il lui ont demandé de conserver le Nigéria sur sa liste noire des pays les moins respectueux de la liberté religieuse. Une liste qui inclut, entre autres, la Chine, l'Iran, le Pakistan et la Syrie. Leur but est de montrer, notamment aux Nigérians, que la communauté internationale ne les abandonne pas, même si les persécuteurs restent impunis.