Le Premier Ministre Abdalla Hamdok, qui avait réintégré ses fonctions un mois après le coup d'État, vient de démissionner le 3 janvier, suite aux manifestations de ce début d'année. Ceci met de nouveau les chrétiens du Soudan dans l'expectative. Est-ce la fin des rebondissements ?

Crainte d'un retour en arrière

Les chrétiens étaient dans l'incertitude quant aux motivations d'Abdalla Hamdok. Mais de nombreux Soudanais ont tranché. Le 25 novembre, ils étaient des dizaines de milliers à être descendus dans les rues de Khartoum. Ils accusaient Abdalla Hamdok de traîtrise. Ils estimaient que l'armée essayait de légitimer sa prise de pouvoir en faisant appel à lui. Si avec l'aide du Premier Ministre les militaires se maintenaient au pouvoir, les chrétiens avaient de quoi être inquiets. Ils pouvaient dire adieu aux avancées en matière de liberté religieuse qu'ils avaient réussi à obtenir de l'ancien gouvernement. 

Lueur d'espoir?

Il restait malgré tout une lueur d'espoir pour les chrétiens soudanais. C'était ce même ministre qui, à la tête du gouvernement de transition, avait adopté plusieurs amendements à la constitution favorables aux chrétiens. Un de ces amendements prévoyait notamment d'abolir la peine de mort pour apostasie. Ce qui permettait, en théorie, aux musulmans de se convertir au christianisme.

Cependant, depuis son retour, M.Hamdok n'avait pas évoqué les 41 morts et les nombreux manifestants blessés. Il n'avait pas parlé des personnes disparues alors qu'elles exprimaient pacifiquement leur désaccord politique. S'il ne défendait pas la liberté d'expression des Soudanais, pouvait-il défendre la liberté religieuse? Avec sa démission, la situation des chrétiens ne va sans doute pas s'améliorer.  

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