Un projet de nouvelle loi sur la religion est examiné au Kirghizistan. Certains aspects sont en conflit avec les engagements internationaux du pays pour la liberté religieuse.
Le 29 août, le gouvernement du Kirghizistan a proposé un projet de loi sur la religion, qui remplacerait la loi de 2008 en vigueur actuellement. Accompagné d’une loi d’amendement, le projet est examiné pendant le mois de septembre. Si cette loi était adoptée par le Parlement, elle entrerait en vigueur le 1er février 2025.
Des dispositions limitant la liberté religieuse
Ce projet, porté par la Commission pour les Affaires Religieuses, le Comité de Sécurité Nationale et le Ministère de l’Intérieur, contient des dispositions problématiques. En voici quelques exemples.
Toutes les communautés religieuses devraient s’enregistrer auprès de l’État pour être reconnues légalement, avec une procédure de réenregistrement tous les 5 ans. La Commission pour les Affaires Religieuses et le Comité de Sécurité Nationale pourraient à leur guise rejeter les applications. Le processus d'enregistrement comporte en outre d'importantes lourdeurs administratives.
Le projet de loi étend aussi les sanctions possibles pour l’exercice non approuvé par l’État du droit à la liberté religieuse. Concrètement, cela signifie que si une communauté religieuse se réunissait sans avoir reçu l'autorisation préalable de le faire, elle s'exposerait notamment à une amende.
Les chrétiens en prière
Malgré l'impact important que pourrait avoir ce projet de loi, les autorités religieuses n’ont pas été consultées pour sa préparation.
Les chrétiens sont très préoccupés par les conséquences potentielles de ce projet. L’Église persécutée au Kirghizistan appelle à prier pour que les autorités et le peuple Kirghize se rendent compte de l’effet négatif de certaines dispositions.
Le Kirghizstan est actuellement au 61ème rang dans l’Index Mondial de Persécution des Chrétiens 2024. La persécution frappe essentiellement les membres de l’ethnie kirghize qui se convertissent au christianisme depuis l’islam. Certains sont assignés à résidence ou battus par leur propre famille, tandis que les responsables musulmans appellent à leur exclusion sociale.
Source : Forum 18