Qu'elles soient perpétrées par l'État Islamique ou par Boko Haram, les attaques terroristes en Afrique Subsaharienne se poursuivent. Le 4 février, par exemple, un camp de déplacés internes au Mozambique a été attaqué. Parmi les victimes, Maria (pseudonyme), 20 ans, a pu fuir avec sa fillette de deux ans. Mais sa mère, son père et son oncle ont perdu la vie. Elle vit aujourd’hui réfugiée dans une famille chrétienne. Et ses quatre frères sont de nouveaux dans un camp de réfugiés où leur sécurité est très relative. «Nous sommes horrifiés par ces dernières attaques dans le Nord du Mozambique, qui ont provoqué le déplacement de plusieurs dizaines de milliers de personnes», commente Joshua Williams, le responsable de Portes Ouvertes pour l’Afrique Subsaharienne, qui précise:

«Ces attaques confirment nos pires craintes: l’agenda expansionniste de l’État islamique pour contrôler les ressources et mettre en œuvre son interprétation de l'islam.»

Lors de ces raids, de nombreux commerces, maisons et églises sont détruits. Josefina Gabriele, 40 ans, raconte à l’AFP que «ces terroristes sont diaboliques. Nous les avons vu couper la tête des hommes avec des machettes pendant que nous nous enfuyions avec le peu que nous avions.»

Kidnappés par Boko Haram

La situation n’est guère meilleure dans les pays voisins. Au Cameroun, le 15 mars, Boko Haram a attaqué le village majoritairement chrétien de Lambram, pillant les troupeaux, la nourriture et les semences, et tuant un chrétien évangélique. Une précédente attaque fin janvier avait coûté la vie à une chrétienne de 60 ans. Depuis le début de l’année, on compte 1.500 réfugiés originaires de cette région, dont plus de la moitié sont chrétiens...

Au Nigéria, nous sommes sans nouvelle de deux cents déplacés internes depuis qu’ils ont quitté leur camp pour chercher du bois de chauffage. Ils ont probablement été kidnappés par Boko Haram. Parmi les disparus, on compte un adolescent chrétien. Cet enlèvement de masse fait largement penser à celui de Chibok en 2016, quand près de 300 lycéennes chrétiennes avaient été enlevées.

170 personnes froidement exécutées

Au Burkina Faso, le 25 février, quinze chrétiens ont été tués lors de l’attaque d’une église catholique dans le village de Essakane. Les assaillants ont ouvert le feu sur les hommes, tuant au passage un petit garçon, mais laissant la vie sauve aux femmes, avant de s’enfuir à moto. Le même jour, 170 personnes ont été froidement exécutées dans trois villages différents. Les autorités ont confirmé ces «meurtres de masse». Le pasteur Toyere Israël commente ce drame: 

«Cela a tué l’espoir qui venait juste de renaître en nous. Les gens commençaient à retourner chez eux, mais ces attaques ont paralysé notre espérance.» 

Notre partenaire sur place nous appelle à «prier pour les assaillants, pour qu’ils rencontrent Jésus et qu’ils se repentent de ces horribles attaques.» Mais aussi «pour que Dieu utilise cet incident pour faire grandir et fortifier l’Église.»