Le 15 mars prochain, le peuple syrien aura vécu 10 ans de guerre et de souffrance. Au cœur du chaos, beaucoup découvrent et acceptent le message de la Bonne Nouvelle du salut, que ce soit en Syrie ou au Liban, pays de refuge.

«Nous avons déjà eu une centaine de baptêmes depuis nos débuts en 2013!», explique Nihad Hasan. Ce pasteur de l'Église kurde de Beyrouth au Liban accueille des réfugiés syriens. Il vient encore de baptiser 22 nouveaux convertis. 

Quant au pasteur syrien Oussama, il est en contact avec 500 familles, dont 240 fréquentent son église de réfugiés au Liban. La grande majorité de ces fidèles est d'arrière-plan musulman, parfois yezidi ou druze. 

À la recherche d'un Dieu d'amour

Ce que tous ces nouveaux chrétiens ont en commun, c'est la recherche d’un Dieu d’Amour. Le pasteur Oussama nous explique: «Beaucoup suivent Jésus parce qu'ils ont été choqués par l'État islamique, dont ils disent qu’il a montré le vrai visage de l'islam!» 

Son collègue Nihad confirme: «La guerre en Syrie a été très meurtrière. Mais elle a aussi fait réfléchir les gens. Beaucoup ont demandé: "Nous sommes musulmans, pourquoi ces extrémistes islamiques ou ces soldats turcs nous font-ils ça?" Cela les a poussés à réfléchir sur leur foi et à chercher des réponses.» C’est le cas de Baheya (26 ans), née dans une famille musulmane très stricte du Nord-Est de la Syrie.

«J’étais comme toutes les autres femmes, vivant cloîtrée entre quatre murs.» À cause de la guerre, Baheva s'est enfuie avec son mari et leur petite fille en février 2016. Au Liban, suite à l’invitation d’un pasteur elle a trouvé un sens à sa vie: 

«Je cherchais la vie et quand j'ai connu le Christ, j'ai découvert qu’Il est la Vie.»

Beaucoup de ces nouveaux chrétiens sont maintenant confrontés au rejet de leur famille, de leurs amis et de leurs voisins. Mais ils ont trouvé dans l’Église une nouvelle famille, et dans le Dieu d’Amour de l’Évangile le Père qu’ils cherchaient. Des églises locales que Portes Ouvertes aide à devenir des «Centres d'Espoir»: un lieu de refuge et de paix pour reconstruire la société. 

10 ans de chaos

Depuis le 15 mars 2011, le conflit a fait près de 400.000 morts dont 117.000 victimes civiles. 22 millions de Syriens, soit la moitié de la population d'avant-guerre, ont dû fuir. Plus de 5 millions ont choisi l'exil. Le chaos a permis l'expansion fulgurante mais éphémère du groupe État islamique. Et par ricochet, la croissance inattendue de l’Église.