«Nous remercions Dieu. C’est lui qui nous permet de reconstruire nos communautés. L’Église est forte», dit Danyal Al Sabagh, un responsable d’église originaire de Mossoul en Irak. S’il est reconnaissant, il éprouve aussi une certaine fierté envers les chrétiens qui reviennent dans la plaine de Ninive et envers les chrétiens du monde entier qui continuent à prier pour son pays.

De la tragédie à l’unité

Danyal se souvient de la fuite devant les combattants de Daech, en juin 2014. «Il m’était difficile de voir tant de personnes déplacées dispersées dans les rues d’Erbil, dormant dans les églises, les jardins et les écoles. J’ai les ai vues avec leurs sacs pleurer devant moi. Je me sentais impuissant.» Il ajoute:

«Il n’y avait qu’une seule chose que je pouvais donner à ces gens: l’espérance en Dieu.»

Danyal les a aidés à garder la foi et à prier malgré les difficultés. La situation était tragique mais l’unité est née aussi. C’est ce que confirme Shlama (pseudonyme) partenaire de Portes Ouvertes sur place: «La crise a été un signal d’alarme pour l’Église. Les communautés chrétiennes ont commencé à travailler ensemble, et l’unité de l’Église a été renforcée.»

L’impact de votre soutien

Shlama souligne que les chrétiens aidant les réfugiés en Irak ont été à leur tour soutenus par l’Église en dehors de l'Irak. Elle rapporte les paroles d’un responsable d’église: «L’Église 'mondiale' a été la main qui tenait nos ailes brisées. Sans votre soutien, nous n’aurions pas pu reprendre notre envol ni garder courage.» Ce courage a été entretenu par des messages reçus de l’étranger, comme par exemple: «Sachez que vous n’êtes pas seuls... Vos frères et sœurs en Christ se souviennent de vous...»

La foi en dépit des difficultés

Malgré les revers, les chrétiens reconstruisent leurs maisons, leurs écoles et leurs églises. Bien sûr, les emplois sont rares et les moyens manquent. Les productions agricoles sont faibles. Les enseignants ne peuvent pas encore offrir aux enfants l’environnement approprié pour apprendre. Les routes ne sont pas sécurisées… Pour certains chrétiens, comme Raeid, le retour est encore loin. Il est trop dangereux de rentrer à Mossoul. Il reste à Erbil. Mais il remercie Dieu en gardant ce qu’il a de plus important: sa foi et sa famille. Au-delà des obstacles persistants, il y a cet enthousiasme, cette volonté à reconstruire. L’espoir demeure. C’est la raison qui a permis aux chrétiens d’Irak de traverser cette épreuve en gardant la foi.  

«Il reste des nuages dans notre ciel. Notre vue n’est pas dégagée. Mais avoir la foi signifie que nous croyons en ce que nous ne pouvons pas voir. Alors, par la foi, je vois un bel avenir pour l’Église en Irak», dit Shlama.