En Iran, il n'est pas rare que des chrétiens soient détenus au secret pendant quelques jours avant de pouvoir contacter leur famille. Mais il est inhabituel qu'ils soient emprisonnés aussi longtemps sans que l’on ait aucune nouvelle.

Le 22 décembre dernier, Mansour Mardani-Kharaji, 42 ans, et son frère Mahmoud, 40 ans, étaient réunis avec 8 autres chrétiens dans une église de maison près d’Ispahan, en Iran. La réunion a été interrompue par une perquisition. Des fonctionnaires en civil ont fait irruption dans la maison, sans montrer de mandat ni préciser à quel service ils appartenaient. Mansour et Mahmoud ont été arrêtés et leurs proches ne savent pas ce qu'ils sont devenus.

Une détention prolongée inhabituelle

Très inquiets, les membres de leur famille ont cherché à obtenir des informations. Ne sachant pas quel service était responsable de l’arrestation, ils ont contacté des fonctionnaires locaux. Mais ils n'ont reçu que des menaces et des moqueries de la part de leurs interlocuteurs.

Récemment des arrestations similaires ont déjà eu lieu: Mary Mohammadi en janvier-février 2020, et Ayoob Poor-Rezazadeh en septembre-octobre 2021. Tous deux ont finalement été libérés. Mais ces exemples ne garantissent pas que Mansour et Mahmoud seront bientôt relâchés. Il est donc urgent d'intercéder pour eux avec persévérance jusqu'à leur libération. 

Des droits toujours bafoués

Les droits des chrétiens en Iran continuent d'être bafoués. Ceci malgré les déclarations répétées des figures du régime, qui affirment respecter la liberté religieuse. La Cour suprême a pris le 3 novembre une décision qui laissait entrevoir une ouverture vers plus de tolérance. Dans la foulée, début janvier, plusieurs chrétiens ont été libérés sous caution. Mais depuis, d’autres arrestations ont eu lieu. Dont celle de Mansour et Mahmoud.  Et plusieurs chrétiens continuent de purger des peines de prison ou sont exilés à l’intérieur du pays, loin de chez eux. Ebrahim Firouzi en est un exemple. 

L'Iran figure toujours en haut du classement de l’Index Mondial de Persécution des Chrétiens. Le pays des ayatollahs se classe au 9ème rang en 2022, alors qu'il était 8ème en 2021. Mais cette amélioration mineure n'est qu'apparente. Cela n’a rien à voir avec une quelconque amélioration de la condition de l'Église en Iran. En réalité, la dégradation de la situation des chrétiens est encore plus forte dans d'autres pays. 

Source: Article 18