«Les chrétiens iraniens ne sont pas des terroristes, comme mon père l'a dit lors de sa dernière audience. Et je le répète : nous aimons notre pays. Nous prions pour nos autorités. Nous n'avons aucune intention contre le gouvernement. C'était le 27 juin dernier à Genève. Dabrina Bet-Tamraz est venue adresser un message simple et clair devant le Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU. Son but : dénoncer les fausses accusations et les sentences portées contre sa famille par les autorités iraniennes. 

La jeune femme, qui vit maintenant en Europe, a pris la parole au nom de l’Alliance Évangélique mondiale.

Inculpés pour des raisons non fondées

Dabrina est la fille du pasteur Victor Bet-Tamraz, reponsable de l'Église pentecôtiste assyrienne de Téhéran jusqu'à ce que le ministère de l'Intérieur iranien la ferme en 2009. Surveillé, puis arrêté à Noël 2014, Victor avait été remis en liberté sous caution. 

La famille Bet-Tamraz est accusée d’«agir contre la sécurité nationale et le gouvernement iranien en organisant des rassemblements illégaux et en formant des responsables d'église à l’espionnage». 

Dabrina rappelle que son père a été condamné en juillet 2017 à 10 ans de prison pour «évangélisation» et «activités illégales d'église de maison», entre autres. Sa mère Shamiram a écopé de 5 ans d’emprisonnement et son frère Ramil, arrêté en août 2016, a bénéficié d’une libération conditionnelle. «La valeur de notre maison a payé la caution», précise Dabrina. La famille a fait appel de ce jugement.

Des peines de plus en plus sévères

Dabrina a déclaré que le traitement infligé à sa famille n’est pas un cas isolé. L’État iranien, veut étendre l’influence de l’islam chiite au Moyen-Orient. Ces derniers temps, les chrétiens arrêtés sans raison valable encourent des peines de prison de plus en plus dures. La conversion de l’islam vers le christianisme est proscrite, car elle constitue un danger pour la religion d’État et la sécurité nationale. «Nous avançons en ayant confiance en Dieu, en attendant qu’il agisse », affirme courageusement Dabrina.