Dans la ville de Batticaloa, Tala (pseudonyme) s’arrête devant l’Église de Zion. Une bannière est accrochée au grillage qui surmonte le mur de clôture. Sur cette bannière, les noms des 29 victimes et surtout leurs visages qui semblent regarder Tala, impressionné.

Kevin était en 4ème année. Peter aimait le cricket. Malkiya jouait de la trompette. Jackson faisait partie d’une équipe de basketball. Verlini était monitrice d'école du dimanche. Ramesh était ancien de l'église. Girija avait quatre enfants. Sinthuri priait une heure chaque jour. Sa fille Anjaleena avait cinq ans.

«Seigneur, comment traverser cette épreuve?»

Le pasteur Kumaran est en deuil pour deux amis qu'il a perdus dans l’attentat. Mais il est encore plus éprouvé par le décès de son fils Malkiya, âgé de 12 ans. «Quand je pense à ce qui est lui est arrivé à mon fils, j’ai un nœud de douleur dans le ventre», dit-il, les larmes aux yeux. «La question n'est pas de savoir pourquoi c'est arrivé. Non, je ne la poserai pas. La question est plutôt: "Seigneur, comment traverser cette épreuve"»?

La mère de Malkiya écoute en silence. Mais au moment de notre départ elle s’exclame: «Je n’ai même plus de larmes!» Et d’ajouter:

«Je ne suis pas en colère contre Dieu, ni amère. Il m'a donné douze années durant lesquelles j’ai pu prendre soin de mon fils.»

Sur le pas de la porte, Kumaran dit en chuchotant: «Satan est vaincu, mon frère. Remettons-nous au travail.»

Beaucoup d’enfants sont aussi touchés par le deuil. Dukashini, 12 ans, a perdu sa mère Girija dans l'explosion de l’Église de Zion. Quand nous rendons visite à sa famille, elle nous dit: «Je suis triste, mais je sais que ma maman est maintenant auprès de notre père céleste.» Son frère Sujiv, âgé de 16 ans, ajoute: «Je ne questionne pas Dieu. Je ne lui demande pas: "Pourquoi as-tu pris ma mère?" Elle est avec Dieu maintenant, et Dieu est avec nous.»

Aide concrète pour les chrétiens de l’Église de Zion

Au cours de cette visite fin mai à Batticaloa, nos partenaires ont pu acheter des motos pour six chrétiens qui avaient perdu des proches. Leurs motos avaient été détruites dans l'attentat, les privant de moyen de transport. Notre collaboratrice Liyoni (pseudonyme) raconte: «Notre ami de l’Église de Zion nous a accompagnés. Il nous a conduits dans différents magasins et nous a aidés dans les négociations de prix. Par solidarité, deux des commerçants nous ont accordé de très gros rabais. Le pasteur et les bénéficiaires sont très reconnaissants pour cette aide concrète.»

Le 21 avril 2019, des attentats meurtriers ont secoué le Sri Lanka. Plusieurs hôtels et trois églises ont été attaqués, causant la mort de 253 personnes en ce dimanche de Pâques.