Un groupe de voyageuses s’est rendu en Centrafrique et a transporté tous ces cadeaux et messages vers leurs destinataires : des sœurs qui ont tout perdu. Voici le récit d’une de leurs visites dans une petite église très loin de Bangui, la capitale.

« Nicole se tient dans le groupe, un peu en retrait, écoutant tout ce qui se partage autour d’elle. Elle est femme de pasteur : elle sait écouter. Mais dans ce groupe de 20 femmes, ce n’est pas elle qui anime ni qui apporte la parole de Dieu. Elle est là en tant que victime. Sa maison a été brulée, un de ses six enfants est décédé. Ils n’ont plus rien pour vivre. Et bien qu’elle s’efforce de tenir, cela fait deux ans que dure son calvaire.

Dieu parle par vos cartes

Nicole participe assez discrètement aux activités proposées : partage sur sa situation, discussion sur l’enseignement qui a été donné, partage des sujets de prières et massage des mains. Et puis c’est l’heure de distribuer les cartes et les petits cadeaux envoyés par vous, chrétiennes de France, de Belgique et de Suisse, pour vos sœurs en Centrafrique.

Nicole reçoit les siens poliment, avec ses deux mains ouvertes. Elle regarde avec curiosité une carte et un petit tableau. « Regarde, écoute ! » crie-t-elle tout à coup. Son visage rayonnant, elle commence à lire le psaume écrit à la main : « Regarde la réponse que Dieu me donne ! » Ensuite c’est une autre femme, et puis une autre encore, qui commencent à lire à haute voix les versets qu’elles ont reçus. Celles qui savent lire lisent pour les autres. C’est un privilège merveilleux d’être là pour entendre comment Dieu a envoyé un morceau de sa Parole au cœur de chacune de ces femmes à des milliers de kilomètres !

Quand une carte devient un trésor

Dans un autre groupe, Candice, accompagnatrice en suivi post-traumatique, a posé la question suivante : « Qu’est-ce qui vous permet de survivre ? »

Plusieurs réponses ont fusé : la Parole, un peu de micro-commerce, les séminaires comme celui-ci... Et puis une femme a sorti un chiffon de papier de son petit sac. « Ça, c’est ça qui m’aide. » Elle l’a tendu vers Candice, qui l’a pris avec soin, et puis avec respect. C’était une petite carte…

Le verset écrit à la main dessus n’était presque plus lisible, et les mots d’amour qui l’accompagnaient non plus. Mais ce que cette carte symbolise – l’amour, la solidarité, la prière – est toujours présent. Candice a senti les larmes lui monter aux yeux et les a laissées couler : « Tiens, ma sœur, reprends ton trésor. »

Chacune de vous qui avez pris le temps de prier, d’écrire une carte ou de confectionner un objet, vous étiez là-bas avec nous, et votre amour est encore là-bas avec elles. Un grand MERCI !