Sauvé pour paître le troupeau du Seigneur

En 2008, Andrés était un petit garçon comme les autres. Mais à seulement 10 ans, il était déjà mêlé à des choses qui n'étaient pas vraiment de son âge... Dans les profondeurs de la jungle, au Sud-Est du pays, il préparait la drogue qui allait circuler dans le pays.

Andrés a grandi dans ce milieu, impliqué dans les trafics de drogue et autres activités criminelles et illégales. Sa vie était constamment en danger.

Mais le Seigneur n’était pas si loin de lui... le témoignage des chrétiens n’a pas été vain. Un jour, il décide remettre sa vie entre les mains de Jésus-Christ.

«J'ai commencé à aller à l'église à Nuevos Montes alors que nous cultivions encore de la coca. J'ai été instruit par le pasteur Pablo pour la première fois, et j'ai su que les chrétiens subissaient la persécution. J'ai admiré ceux qui suivaient courageusement le Christ. Finalement, mon père a décidé de m'accompagner à l'église et a mis de côté la mauvaise vie que nous avions», raconte-t-il.

«Christ était la meilleure chose qui aurait pu arriver à notre famille, mais c'était aussi pour nous la porte de la persécution.»

Andrés est aujourd’hui pasteur dans une église de 100 membres. C'est une des communautés chrétiennes les plus persécutées de Colombie. Son père Domingo est lui aussi devenu pasteur, dans la même église.

Depuis une quinzaine d’années, la petite communauté chrétienne de Nuevo Montes s’érige comme symbole de résistance pacifique face aux narcotrafiquants et à la corruption. Et pourtant, elle connaît la violence, les intimidations et même la mort.

La vocation d’Andrés a commencé par une épreuve de foi. Durant l’une des plus grandes périodes de persécution connue au Sud-Est de la Colombie, il a pu apprendre à résister, avec courage, sachant que «tous ceux qui veulent vivre pieusement en Jésus–Christ seront persécutés» (2 Timothée 3v12).

En Colombie, les chrétiens sont environnés de réseaux mafieux, de trafiquants de drogue, ou encore de gangs, qui font régner la terreur. Les conflits armés ont fait des dégâts : deux pasteurs sont morts et d’autres ont été forcés à fuir. 14 églises y ont été fermées. Malgré les tentatives de cessez-le-feu, l'Église souffre encore beaucoup. 

L'exemple du pasteur Pablo

Andrés a été à bonne école avec le pasteur Pablo. Ce dernier a reçu à de multiples reprises des menaces de mort à cause de son travail de diffusion de l’Évangile dans des zones à risques. Et le jeune disciple n’a jamais hésité à suivre son enseignant partout, même au péril de sa vie. Tous deux ont distribué de la littérature chrétienne aux groupes de guérilla dans la jungle.

La pasteur Pablo en témoigne : «Andrés veut toujours aller plus loin, apporter la littérature chrétienne (fournie par Portes Ouvertes) dans de nouvelles zones. Sa foi se s’est jamais affaiblie, même quand des pasteurs que nous connaissions ont été assassinés. Il a toujours dit que s’il pouvait mourir pour Christ, il serait un homme heureux !»

Devenu pasteur principal suite à la mort de son père Domingo, Andrés distribue toujours des livres chrétiens, fortifie et encourage les frères et sœurs persécutés. «Hier je faisais pousser de la coca, aujourd’hui Christ a fait de moi un pêcheur d’hommes.»

La Colombie se trouve à la 49ème place dans l’Index Mondial de Persécution des Chrétiens. Le contexte politique du pays risque dans les prochains mois de favoriser la résurgence de la persécution religieuse.