Mimi a 12 ans aujourd'hui. Mais elle n'avait que quatre ans quand Daesh a envahi sa communauté chrétienne dans la plaine de Ninive, en Irak. C'était en pleine nuit: «Quand je me suis réveillée, j'ai vu mes grands-parents et ils avaient peur», se souvient-elle.

Nadia, la mère de Mimi, raconte: «Vers 2 heures du matin, les extrémistes sont entrés dans le village. J'ai vu leurs visages, ils étaient terrifiants. Ils étaient tous habillés en noir et criaient "Allahu Akbar" (Allah est grand) depuis leurs voitures, en poussant les gens avec leurs fusils.»

Fuir au pied levé

La famille a dû fuir en voiture avec tout ce qu'elle pouvait emporter. Nadia a des souvenirs horribles de ses enfants en larmes: «Ils demandaient de la nourriture et de l'eau, mais il n'y en avait pas», se rappelle-t-elle. Après neuf heures, ils ont trouvé un endroit sûr, chez des chrétiens: «Nous nous sommes assis, et ma grand-mère a mis des dessins animés à la télévision pour que nous n'ayons pas peur», raconte Mimi.

L'histoire de Mimi illustre la façon dont les enfants chrétiens sont victimes de la persécution. Une telle violence menace l'avenir d’un enfant. Elle compromet son éducation dans une communauté chrétienne, et sa possibilité de grandir en paix dans le pays où il est né.

Quand Daesh a été vaincu en 2017, la famille semblait en sécurité dans la plaine de Ninive. Mais à cause des destructions causées par ces extrémistes, l'économie et la stabilité de la région ont été gravement compromises. Il semblait impossible pour les parents de Mimi de s’en sortir. Déjà, ses grands-parents avaient comme tant d’autres décidé de quitter le pays.

Un avenir en Irak

Le gouvernement n'a apporté aucun soutien aux communautés chrétiennes. Mais la famille de Mimi voulait rester, pour continuer à être une lumière du Christ en Irak. Nadia avoue:

«C'est mon pays et nous l’aimons, mais nous avons sérieusement envisagé d'émigrer. Puis nous avons entendu parler des microcrédits et nous avons eu le projet de créer une ferme.»

Grâce à votre soutien, 276 familles bénéficient actuellement de microcrédits en Irak. Grâce à l'un de ces prêts, Mimi a désormais un avenir dans son pays natal. Sa famille exploite une ferme, avec des moutons, des chèvres... et des poulets: «J'ai 45 poules!, précise fièrement Mimi. Celle que j'aime le plus, c’est Lulu, parce que mon père me l'a donnée quand elle était encore un petit poussin, et je l'ai élevée moi-même. À 7 heures du matin et à 16 heures, c’est moi qui ramasse les œufs!»

Mimi et sa poule favorite, «Lulu».

La famille de Mimi vend les œufs de ses poules, ainsi que son bétail. Et Dieu a tellement béni sa ferme, qu'elle peut subvenir à ses besoins et aider les autres autour d'elle. Les parents de Mimi peuvent offrir un emploi à plusieurs personnes de la région. Mais ce n'est pas tout: ils donnent des œufs fécondés à tous ceux qui le souhaitent. Ainsi d'autres personnes vulnérables peuvent élever des poulets pour leurs propres besoins. 

«Je ne veux pas partir!»

Cette courageuse famille de chrétiens veut rester dans son pays. Mais cela ne signifie pas que la vie est devenue facile. Au contraire, la discrimination et la persécution sont en hausse. Nadia essaie de le cacher à Mimi, elle qui est si jeune. Mais la famille vit la persécution au quotidien.

Mimi en train d'écrire dans son journal. 

«Daesh n'est plus en Irak, explique Nadia. Mais il a implanté dans l'esprit des gens une idée selon laquelle, en tant que chrétiens nous ne sommes pas des personnes dignes de respect et nous ne méritons pas de vivre totalement libres.»

Pourtant Nadia et Mimi souhaitent rester en Irak. La jeune chrétienne explique:

«J'aime l'Irak, parce que c'est mon pays, et que j’y suis née. Je ne veux pas partir! Et J'aime Jésus, parce qu'il s'est sacrifié pour nous!»

Grâce à votre soutien et à vos prières, les chrétiens qui veulent rester en Irak pour être le sel et la lumière de ce pays auront les moyens de le faire. Pour des jeunes chrétiens tels que Mimi, il y a un avenir et une espérance dans la plaine de Ninive!