Voici l'histoire de deux femmes, deux chrétiennes afghanes, Fazlia et Gushlan (pseudonymes). Elles avaient chacune une vie bien remplie, pleine de promesses, pleine de rêves. Elles ont dû tout abandonner derrière elles pour échapper au pire. 

Fuir pour sauver sa vie 

Fazlia était institutrice et elle préparait son mariage. Du jour au lendemain, elle a perdu son emploi et ses noces ont été annulées. Fazlia a dû fuir devant les talibans pour sauver sa vie. Elle a quitté l'Afghanistan avec sept enfants scolarisés, ainsi que des neveux et nièces. Désormais réfugiée dans un pays frontalier, elle continue à enseigner aux enfants, avec des chants bibliques.

Fazlia se demande si ses rêves vont un jour se réaliser: poursuivre sa carrière, épouser l’homme qu’elle aime, fonder une famille... Sa priorité aujourd'hui, ce sont les enfants dont elle s'occupe: «Je les ai toujours beaucoup aimés, dit-elle. Et je ne ferais confiance à personne d'autre pour s'occuper d'eux.» Elle confie:

«J'ai fait le bon choix, mais je ne sais pas comment mon histoire va se terminer. »

Hana (pseudonyme), une partenaire locale de Portes Ouvertes qui lui a rendu visite, raconte: «À ce moment-là, Fazlia a pris ma main et m'a dit: "Tes mains sont comme la main aimante de Dieu sur moi". Et elle ne cessait de montrer le ciel. C'est de là que lui vient sa force.»

Fazlia sait qu'elle peut compter sur son Dieu pour continuer sa route. D'autres chrétiennes afghanes partagent son espérance. 

Fuir, mais où?

Gulshan vivait à Kaboul, jusqu’à l’arrivée des talibans, la nuit du 15 août 2021.

Elle et sa famille vivaient dans la peur des talibans. Elle raconte: «S'ils apprenaient notre foi, que faire? Fuir pour sauver nos vies? Mais où? Et si nous restions, qu'allions-nous devenir?» Gulshan et les siens craignaient aussi de mourir de faim. Pendant trois jours, elle a nourri toute sa famille avec un bol de soupe aux lentilles! Pendant ce temps, les talibans fouillaient les maisons une à une pour trouver les chrétiens. Gulshan se disait: 

«Si les hommes n’ont pas épargné Jésus, pourquoi devraient-ils nous épargner?» 

Alors elle et son mari se sont préparés au pire. Mais où trouver le courage d'affronter l'épreuve? Gulshan raconte: «Notre plus grand désir était de nous réunir avec nos frères et sœurs et d'adorer Dieu ensemble.» Mais c’était impossible: «Nous ne pouvions rencontrer notre pasteur qu'au milieu de la nuit, de sorte que personne ne pouvait le reconnaître ni nous reconnaître», explique-t-elle. Aujourd’hui, Gushlan doit vivre sa foi dans le secret le plus absolu. Mais elle confie avec assurance: «Notre confiance ne va qu'au Christ et le restera jusqu'à notre dernier souffle.»

Tenons-nous aux côtés de Fazlia et de Gulshan, et de nos tous nos frères et sœurs afghans pendant ce mois de prière. Ils savent qu'ils peuvent compter sur leur Dieu. Et ils comptent aussi sur nous!