San Andres Yaa est une petite communauté amérindienne située dans le Sud-Ouest du Mexique. Les dirigeants de ce village voient d'un mauvais œil ceux qui abandonnent la religion animiste traditionnelle pour le christianisme. Imeldo et son épouse Adolfina en ont fait l’expérience.

Une persécution croissante  

Adolfina et Imeldo se sont convertis grâce à la guérison de leur fille de 3 ans, atteinte d’une maladie incurable. Suite à ce miracle, ils se sont consacrés à l'œuvre de Dieu en tant que missionnaires à San Andres Yaa. Ils y ont partagé la Parole de Dieu et beaucoup ont écouté. Mais peu se sont convertis. Pour que ces nouveaux chrétiens puissent se rencontrer, le pasteur Imeldo a décidé d'ouvrir une église. 

Sur un terrain appartenant à sa famille, il a construit l'église, à environ 1 kilomètre du village. Adolfina raconte: «Nous avons eu des réunions les mardis, jeudis, samedis et dimanches, avec des cultes et des louanges à Dieu. L'église a commencé à grandir.»

Et c'est là que les problèmes ont commencé. Un jour, il y a eu une fête pour la présentation d’un enfant. Mais à la fin du culte, les fidèles de la communauté voisine invités à la cérémonie ont été empêchés de partir. En traversant le village, ils ont été arrêtés par les autorités locales et ont dû appeler le pasteur. À son arrivée, on lui a demandé de fournir une autorisation de tenir une réunion, ce qu'on ne lui avait jamais demandé auparavant.

Le lendemain matin, après de longues discussions, les invités ont pu rentrer chez eux. Mais dans les jours qui ont suivi, les autorités locales ont annoncé à Imeldo qu'ils n'autoriseraient plus de réunions dans le village. Le pasteur a fermement répondu qu'il ne se plierait pas à leurs exigences:

«Non, faites ce que vous voulez, mais je ne vais pas renier mon Christ.»

Arrestation, destruction et expulsion

Il était 23 heures, par une nuit pluvieuse. Cette nuit-là, les chefs de la communauté ont arrêté et emprisonné Imeldo et ont démoli l'église. Sous la pluie, ils ont détruit le toit et tous les murs. Le lendemain, ils sont revenus pour finir d'enlever le sol et toute trace de l’église. Puis ils ont fait sortir le pasteur de prison et lui ont donné une nouvelle chance de renier Jésus: «Si tu renonces, tu gardes tous tes droits, tu peux travailler, tu peux rester ici… mais nous ne voulons plus d'évangéliques dans le village!» Après plusieurs refus d'Imeldo, ils l'ont expulsé de la communauté. Adolfina raconte: 

«J’étais bouleversée et mon mari m'a dit: "Calme-toi, Dieu sait ce qu'il fait. Et ne t'inquiète pas, quoi qu'ils fassent, nous n'abandonnerons pas".» 

Les villageois l'ont mis dehors, à 2 kilomètres de San Andres Yaa. Et de là, il est allé à pied à Oaxaca. Dans cette ville, Imeldo a cherché de l'aide. Il est revenu avec une ordonnance du juge de le laisser retourner dans la communauté. Mais malgré ce document officiel, les autorités de San Andres Yaa ont refusé de le réintégrer dans la communauté. 

Le couple est resté calme et a gardé une foi inébranlable en Dieu. Après plusieurs tentatives sans résultat, Portes Ouvertes a pris en mains le dossier d'Imeldo et Adolfina: «Portes Ouvertes a commencé à nous soutenir et le processus s'est enclenché. Mon mari s'est battu pour qu'ils paient pour tout ce qu'ils ont détruit, tout ce qu'ils ont pris», explique Adolfina.

Imeldo, Adolfina et leur avocate en 2019 avec des photos de l'église détruite.

Malheureusement, Imeldo n’a pas pu voir les résultats de son combat. En 2020, le pasteur est décédé de la Covid-19. Mais Adolfina continue le combat avec foi. Elle demande:

«Je voudrais seulement que les frères et sœurs continuent à prier pour nous, afin que justice soit faite, car de nombreuses années se sont écoulées. Mon mari s'est battu jusqu'au bout et aujourd’hui il repose en paix. Mais il nous a quittés et c'est ce qui me fait le plus mal. C'est pourquoi je vous demande de nous soutenir par la prière.»