Tout feu tout flammes, Nalaka (pseudonyme) avait hâte de voir l’église locale s’implanter, le bâtiment sortir de terre, se remplir de chrétiens, rayonner et répandre l’Évangile dans toute la région. Les choses ne se sont pas tout à fait déroulées comme prévu…

Quand la persécution pousse à douter

Lorsque Nalaka a commencé à construire l’église, son zèle s’est heurté à la forte influence bouddhiste dans le village. Les obstacles n’ont pas tardé à surgir. «Un jour, j’ai vu arriver un policier. Poliment, mais fermement, il m’a intimé l’ordre d’arrêter la construction. La frustration est montée d’un cran, un peu plus tard, quand les autorités ont exigé que l’église cesse ses activités. J’ai alors encouragé les chrétiens à partager l’Évangile avec leurs voisins. La réaction ne s’est pas fait attendre. Environ 200 personnes ont voulu agresser ma famille. Heureusement, nous n’étions pas chez nous et la foule s’est dispersée», raconte Nalaka.

Ces difficultés l’ont poussé jusqu’à douter de Dieu. Non seulement il était confronté à la persécution – à laquelle il semblait résister – mais il était surmené et fatigué.

Était-ce de notre faute?

«Ces difficultés m’ont déstabilisé. Parmi toutes mes questions, la première était de savoir pourquoi Dieu avait-il permis cela. La deuxième était de comprendre ce que j’avais mal fait pour que ces choses arrivent. Seules quelques personnes de l’église restaient en bons termes avec nous. Des frères et sœurs dans les villes environnantes, et même dans notre église mère, disaient que ces problèmes résultaient de notre propre faute. Nous étions seuls», se souvient Nalaka. Désemparé, ce pasteur a crié à Dieu:

«Pourquoi, Seigneur? Tu ne vois pas ce qui se passe? Nous sommes seuls! N’es-tu pas avec nous?»

C’est lors d’un séminaire sur la persécution que Nalaka a reçu un début de réponse.

Encouragé pour persévérer à contre-courant

«Là, j’ai compris que ce que j’avais vécu n’était rien comparé aux histoires que nous avons entendues. On nous a parlé d’Alexandre, enfermé dans une cellule froide en Sibérie, qui a décidé de garder sa foi. Il y avait aussi cette fillette frappée par son instituteur parce qu’elle allait à l’école du dimanche, mais qui a continué à s’y rendre. Ou encore de Hea Woo qui, dans sa prison en Corée du Nord, écrivait des passages de la Bible dans sa main. Quand j’ai entendu parler de leurs épreuves, j’ai eu honte et je me suis demandé ce que j’avais vraiment sacrifié pour Dieu. Sous la persécution, j’étais déprimé. Mais Jésus m’a donné la certitude qu’il serait avec moi», dit Nalaka avant de conclure :

«De même qu’il a été présent dans mes difficultés, Jésus est aussi avec vous et avec tous ceux qui souffrent.»

Apprendre à réagir

Face à la pression croissante des nationalistes bouddhistes, il importe que les chrétiens du Sri Lanka se préparent à résister à la persécution. Portes Ouvertes les soutient par des séminaires qui sont non seulement un moyen de formation pour faire comprendre la persécution à la lumière de la Bible, mais aussi une source de réconfort. Quand des chrétiens persécutés rencontrent d’autres frères et soeurs ayant vécu des événements semblables, qu’ils en parlent et qu’ils prient ensemble, ils peuvent mieux surmonter leurs épreuves.