Le 9 février, le cabinet de l'État de Haryana, dans le Nord de l'Inde, a donné son feu vert: un projet de loi anti-conversion a été envoyé au Parlement, qui est en train de l'examiner. En vertu de ce projet de loi, toute personne souhaitant changer de religion doit soumettre aux autorités une déclaration attestant qu'elle n'y a pas été forcée.

Le 11ème État? 

Si ce projet est adopté, l'Haryana sera le 11ème État indien doté d'une telle loi. Une éventualité qui inquiète les élus de l'opposition, mais aussi les défenseurs de la liberté religieuse. En effet, l'absence de définition correcte des infractions décrites dans les lois anti-conversion ouvre la voie à tous les abus. Dans la pratique, ces lois sont utilisées pour cibler les minorités chrétiennes et musulmanes. Grâce à elles, les groupes extrémistes ont le champ libre pour agir en toute impunité.

Le mythe des conversions forcées                                   

Pour justifier de tels projets de loi, les nationalistes hindous affirment que des conversions forcées massives se produisent en Inde. Affirmation que dément l'une de nos sources locales, qui assure:

«L'idée de conversions massives est un mythe qu'aucune donnée ne vient étayer.»

Les extrémistes religieux assimilent l'hindouisme à l'identité indienne. Ils accusent les chrétiens et les musulmans indiens d'être une menace pour l'unité nationale. Pour cette raison, les minorités religieuses sont la cible d'accusations selon lesquelles elles forcent un grand nombre d'hindous à abandonner leur foi d'origine.

Une pétition pour abroger les lois anti-conversion

En février, des Indiens éminents, y compris des chrétiens, ont appelé à l'abrogation de toutes les lois anti-conversion dans le pays. Une pétition adressée au Président indien, Ram Nath Kovind, affirme que «partout où la loi anti-conversion, ironiquement appelée officiellement Loi sur la liberté de religion, a été adoptée, elle est devenue une justification pour la persécution des minorités et d'autres identités marginalisées.» Cette initiative réussira-t-elle à enrayer la montée de la persécution religieuse en Inde? 

Sources: Hindustan Times et UCAN