Au Nigéria, 27 personnes se sont noyées alors qu'elles tentaient de s'échapper par la rivière de Benue lors d'une attaque des bergers peuls. Parmi elles, le pasteur Gerison Ezekiel Killa, de l'Église luthérienne du Christ de Bolki. Il laisse dans le deuil sa femme et ses six enfants. Plus de 45 villageois ont été blessés. Les assaillants ont aussi pillé, mis le feu à de nombreuses habitations et volé du bétail. 

Les faits se sont déroulés entre le 13 et le 16 septembre. Les bergers peuls ont attaqué vers 15 heures les villages de Gon, Bolki, Ndumusu, Yotti et Yanga, situés dans l'État d'Adamawa, au Nord-Est du Nigéria. Dans ces villages vivent en majorité des chrétiens. Durant ces assauts, les Peuls ont tiré sur tout le monde, sans distinction.

« Nous sommes impuissants »

Ces nouvelles attaques laissent un sentiment d'impuissance. Des villageois ont survécu en s'enfuyant dans la brousse. Certains ont trouvé refuge dans une école primaire à Numan,  d'autres ont pu se rendre dans leur famille. Rahab Solomon, survivante du village de Bolki, raconte :

«Les Peuls ont incendié nos maisons. Des femmes et des enfants qui se cachaient dans les fermes ont été enlevés par les peuls. Nous n'avons plus d'endroit où habiter. Aujourd’hui, nous sommes impuissants.»

Rahab rentrait dans son village avec sa famille lorsqu'elle a appris que celui-ci était attaqué et que trois personnes avaient été tuées.

Des attaques incessantes et toujours plus meurtrières contre les chrétiens

L'évêque Stephen Mamza, président de l'Association chrétienne du Nigéria, déplore que des innocents soient «tués tous les jours par ces bergers, sans que les forces de l’ordre ne réagissent de manière appropriée pour les empêcher de faire du mal aux chrétiens.»

Il tire la sonnette d'alarme :

«Les attaques incessantes contre les chrétiens ont conduit à la misère et la famine. Sans aide, beaucoup mourront de faim.»

Selon un rapport publié en février par Amnesty International, en décembre 2017, 3 000 maisons ont été détruites dans cette même localité, suite à des tirs de roquettes d’avions de l'armée de l'air nigériane sur des villages où des éleveurs peuls attaquaient des habitants chrétiens.

Les pasteurs paient un lourd prix pour leur foi au Nigéria. À la fin du mois d’août, au moins 20 personnes dont le pasteur Adamu Wurim Gyang et 4 membres de sa famille ont été tuées à Barkin Ladi, dans l’État central du Plateau au Nigeria.