Nous avons interviewé deux de nos équipières sur le terrain, Rachel et Judith (pseudonymes), à propos des études bibliques qu’elles proposent aux femmes nord-coréennes réfugiées en Chine. Un ministère qui n'est pas sans risque. 

Pouvez-vous expliquer comment vous aidez les femmes à travers votre ministère?

Rachel: Elles ont toutes subi un lavage de cerveau en Corée du Nord. Quand elles se rendent pour la première fois au groupe d'étude biblique, elles sont très méfiantes, très fermées. Mais au fil des ans, elles viennent écouter les exposés et partager les versets bibliques. C'est ainsi qu'elles rencontrent Jésus. Certaines se portent même volontaires pour être les responsables du groupe.

À quelles persécution ces femmes sont-elles confrontées après être devenues chrétiennes?

Judith: Même en Chine, il n'est pas facile d'être chrétien.

Les femmes qui viennent à nos réunions peuvent à tout moment être capturées, déportées et emprisonnées.
Réfugiées nord-coréennes en prière (photo d'illustration).

Comment ces femmes vous inspirent-elles dans votre propre foi?

Judith: Elles ne perdent jamais espoir; elles sont si enthousiastes à l'idée de connaître Jésus, même si elles souffrent et se cachent! Elles ne se plaignent pas de leur situation. 

Elles rendent grâce pour tout et elles remercient tous les donateurs, même si elles ne les ont jamais rencontrés et qu'elles ne connaissent ni leur nom ni leur visage. 

Bien sûr, il y a beaucoup d'histoires qui ne se terminent pas bien. Mais il y a aussi beaucoup de réussites et de victoires. C'est pourquoi nous pouvons continuer à exercer ce ministère.

Pouvez-vous nous parler des risques liés à ce ministère et des mesures de sécurité mises en place?

Judith: Nous faisons tout ce que nous pouvons pour nous protéger et protéger les femmes qui viennent à nos réunions. Tout est caché et les réunions sont secrètes, de sorte qu'elles ne peuvent pas être repérées ou suivies par qui que ce soit.

Rachel: 

Si les réunions étaient découvertes, ces femmes seraient peut-être envoyées dans une prison politique ou exécutées. 

Dans ce cas, le lieu de la réunion serait également fermé pour éviter tout risque supplémentaire. Il nous faudrait trouver un autre endroit, loin dans la campagne, afin que personne ne se doute de ce qui se passe. Si les choses tournaient très mal, les équipières devraient également s'enfuir. Et peut-être que tout le ministère serait fermé.

Repas avec des réfugiées nord-coréennes en Chine (photo d'illustration).

Si quelqu'un vous demandait si cela vaut la peine de prendre de si grands risques, que répondriez-vous?

Judith: Dieu nous appelle à être ici. Il aime tellement chacune de ces femmes! Même si c'est risqué, nous voulons partager l'amour de Dieu avec elles, et leur faire savoir qu'il existe un Dieu extraordinaire qui les aide et qui demeure avec elles.

Rachel: Le temps que nous passons ou les efforts que nous déployons importent peu: il s'agit de communiquer l'Évangile à ces femmes, qui symbolisent les femmes de Corée du Nord et de fortifier l'Église de leur pays. Nous ne pouvons pas nous y rendre pour partager l'Évangile publiquement. Mais ces femmes finiront par former une Église en Corée du Nord.

Qu'arriverait-il au ministère si vous ne receviez pas de prières et de soutien financier?

Rachel: Grâce aux prières des frères et sœurs du monde entier, nous évitons les dangers.

Nos équipiers se font parfois contrôler par les gardes. Ce sont des moments très dangereux, car la localisation du ministère pourrait être révélée.

Il y a des moments où ils sont découragés parce que la situation semble bloquée. Mais ils ressentent vos prières et cela leur redonne courage.

Judith: Dieu vous réveille et vous donne un cœur pour nous soutenir et prier pour nous. Sans votre soutien et vos prières, nous ne pouvons rien faire. Alors, s'il vous plaît, priez pour nous!