En Inde, les chrétiens Narendran et Kavita ont passé une semaine à l'hôpital après une attaque d'extrémistes hindous. Ils paient leur consécration au prix fort.
Narendran et son épouse Kavita (pseudonyme) sont un couple de chrétiens indiens d’arrière-plan hindou, qui servent le Seigneur depuis des années. Pourtant, ils n’ont connu la persécution que récemment. Après s'être convertis suite à une «délivrance miraculeuse», ils ont immédiatement commencé à prêcher l’Évangile. Ils racontent: «Nous avons prié pour un malade du cancer, condamné par la médecine, qui a par la suite reçu la guérison. Les gens se sont mis à croire en Jésus, et l’Église a grandi»... jusqu’à compter 40 membres.
Mais un jour, lors d’un culte du nouvel an, les problèmes ont commencé. Les chaussures des fidèles, laissées à l’extérieur, ont été lacérés à coups de couteaux. Quelque temps plus tard, lors de funérailles, de jeunes extrémistes hindous ont empêché le pasteur d’accéder au cimetière et au cercueil. Pour eux, des chrétiens ne pouvaient pas être enterrés dans un cimetière hindou.
Un avocat pour des soins médicaux
Plus tard, lors d’une veillée de prière, des jeunes sont venus insulter les participants et frapper le couple pastoral. Ils ont donné un coup de poing dans l’œil de Narendran, déchiré son t-shirt et l’ont roué de coups. Puis ils s’en sont pris à Kavita, qui a perdu connaissance. Ils ont été transportés à l’hôpital par une ambulance, mais les extrémistes hindous les ont suivis et ont convaincu les médecins de ne pas intervenir. Ce n'est qu'après l’intervention de plusieurs pasteurs et d’un avocat que le couple pastoral a fini par recevoir des soins médicaux.
Conséquences sévères
Cette attaque a des conséquences sévères sur leur église, jusqu’à ce jour. Narendran ne sort plus pour évangéliser et ne rend plus visite au domicile des membres de sa congrégation. Ceci par peur des extrémistes. Mais ce n'est pas tout: le nombre de fidèles a diminué de moitié, suite à des menaces verbales proférées contre eux. «Les croyants qui continuent de venir à l’église sont aussi très effrayés, précise Kavita. Ils ne veulent pas parler au pasteur après le culte et rentrent directement chez eux. Nous ne pouvons plus faire des veillées de prière ni adorer le Seigneur librement.» Elle ajoute:
«Nous n’utilisons plus d’instruments de musique, ne frappons plus dans nos mains et évitons de chanter à haute voix.»
Comme Élie et les corbeaux
La rémunération du couple pastoral a significativement diminué, puisqu’ils ne vivaient que des dîmes et des offrandes. Mais grâce à l’aide des partenaires de Portes Ouvertes, Narendran et Kavita ont pu acheter une machine à coudre et créer leur petite entreprise. À partir de ce moment-là, leur mentalité a changé. «Comme Élie; qui était nourri par les corbeaux, nous étions inquiets et en pleine lutte intérieure. Jusqu’à ce que Portes Ouvertes prie pour nous et nous apporte une aide concrète, grâce à laquelle nous avons pu continuer notre ministère» remercie Kavita. Désormais Narendran en est convaincu:
«Plus la persécution s’intensifie et plus le Seigneur bénit notre ministère!»
Narendran et Kavita demandent néanmoins une dernière faveur: que l’on prie pour la sécurité de leurs enfants, pour lesquels ils restent très inquiets, malgré une foi chevillée au cœur.