L’histoire de Raneen*, 34 ans, commence comme celle de milliers de chrétiennes irakiennes : en août 2014, devant l’avancée des troupes du groupe EI dans la plaine de Ninive, la jeune femme a dû fuir avec son mari et leurs deux jeunes enfants. Ils ont dû quitter précipitamment leur maison, abandonnant sur place tout ce qu’ils possédaient !

Réfugiés à Erbil, au Kurdistan, Dieu a pourvu à leurs besoins de première nécessité au travers de l’église locale, soutenue par Portes Ouvertes, et de familles voisines. Des voisins sont même venus leur proposer de la glace pour rafraichir l’eau, lorsque la température dépassait les 40°C ! Mais plus de deux ans après, ils vivaient toujours comme des réfugiés.

« En rêve, j’ai vu un arc-en-ciel »

« Ce qui me manquait le plus, c’était un four, car mes enfants avaient l’habitude de réclamer un morceau de gâteau chaque jour » raconte Raneen. « Grâce à Dieu, j’ai pu trouver un travail et j’ai commencé à économiser une part de mon salaire pour acheter ce four. Quand je pensais pouvoir l’acheter, mon mari a eu des problèmes à son travail, et il a fallu utiliser l’argent pour payer le loyer. Puis notre village a été libéré, et on nous a proposé d’aller visiter nos maisons. En rêve, j’ai vu un arc-en-ciel au-dessus du village, et au milieu des ruines, il y avait des roses rouges. Ça m’a donné le courage d’y retourner. Mais en arrivant sur place, j’ai découvert que ma maison était totalement vide. Tout avait été volé. Je suis allée voir la maison de mon frère, et c’était pareil, il ne restait rien. Mais en montant à l’étage, j’ai eu une énorme surprise : tout avait disparu, à l’exception du four, posé au milieu de la cuisine ! J’ai ressenti une joie immense, indescriptible, et sur tout le chemin du retour, je me suis imaginée en train de préparer des gâteaux pour mes enfants. »

Né de l’épreuve, un mouvement de réveil !

Aujourd’hui, Raneen est engagée dans un ministère de formation et d’accompagnement pour des chrétiennes déplacées comme elle. Elle leur parle de la Bible et de ses expériences avec Dieu. Elle s’est sentie appelée à ce ministère en constatant les immenses besoins des personnes déplacées. En effet, les traumatismes des chrétiens irakiens sont nombreux. Mais ces épreuves ont également provoqué de nombreuses prises de conscience : beaucoup retrouvent aujourd’hui une soif d’un Dieu qu’ils avaient un peu mis de côté lorsque leur vie était confortable. Et parmi les musulmans également, beaucoup se posent des questions. Prions que ce mouvement de réveil transforme les cœurs et le pays tout entier !

*Noms modifiés pour des raisons de sécurité