Quand le coup d'État a atteint son paroxysme, Ko Aung a dû quitter le Myanmar car il n'y était plus en sécurité. Ses comptes bancaires étaient surveillés et sa carte d'identité était signalée parce qu'il avait aidé des chrétiens déplacés. N'ayant pas d'autre choix, il s'est réfugié dans un autre pays. Cela fait maintenant trois ans qu’il est exilé. Mais il reste sur ses gardes. 

Vigilant face à «Big Brother»

Quand nos partenaires l’ont rencontré récemment, Ko Aung souriait et avait l’air en paix. Pourtant, son cœur se languit de sa famille, de ses amis et de ses compatriotes. «Je voudrais retourner dans mon village et retrouver ma famille. Mais avec tout ce qui se passe dans le pays, je vais devoir attendre encore», explique Ko Aung, qui ajoute: «Je reste en contact avec les membres de ma famille grâce à leur téléphone portable.» Avant de préciser: 

«Je leur conseille d'effacer les messages de leur téléphone après chaque appel et chaque message»

Ko Aung s'inquiète de leur sécurité et veut les protéger du harcèlement de l'armée.

Forcé à rejoindre l’armée

Ko Aung explique: 

«En février, le gouvernement militaire a annoncé une conscription militaire obligatoire, ce qui réduit mes chances de retourner auprès de ma famille.»

En 2010 déjà, le Myanmar avait adopté une loi autorisant la conscription, mais elle n'avait pas été appliquée de manière stricte. L'actuel gouvernement militaire du Myanmar a maintenant promulgué cette loi sur la conscription qui exige que tous les hommes âgés de 18 à 35 ans et les femmes âgées de 18 à 27 ans servent au moins deux ans dans l'armée du pays.

Ce qui signifie que si Ko Aung retournait maintenant dans son pays, il serait contraint de s'engager dans l'armée, au cœur d'une guerre fratricide... 

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