L'année dernière, les vies du pasteur Steven (pseudonyme), de sa femme Ruth et de leurs 5 filles ont été presque détruites par la violence de militants peuls extrémistes. Un soir de septembre 2020, Ruth et les filles étaient seules à la maison pendant que Steven s'occupait des affaires de l'église. Une forte détonation a retenti à l'extérieur et Ruth a ouvert la porte d'entrée de la maison. Des Peuls en armes l'attendaient. Ils voulaient de l'argent, mais Ruth n'avait rien à leur donner. Ils ont alors décidé que les femmes seraient leur butin.

Faim, peur et tourments

Les ravisseurs les ont obligées à marcher, mais Ruth s'est vite fatiguée. Ils l'ont relâchée et ont continué leur route avec les filles. «Nous avons marché pendant deux jours pieds nus, sur la route rocailleuse», raconte Damaris, l'aînée.

Les Peuls les ont détenues dans un camp: «Nous avons enduré 18 jours de privations, de tourments, de faim, de peur et d'anxiété», raconte Damaris. Puis les ravisseurs ont exigé une rançon: «Mon père leur a apporté l'argent demandé. Nous avions faim et nous étions faibles, mais l'idée d'être libres et de retrouver nos parents nous redonnait des forces», explique Damaris.

La douleur et l'humiliation

Hélas, avant de rendre les filles à leurs parents, les Peuls ont violé Damaris et sa sœur Faith. «4 jeunes gens qui nous escortaient ont pointé leurs armes sur nous et ont dit que si nous ne leur obéissions pas, ils nous tueraient...», explique Damaris. Puis un homme appartenant à un autre groupe de militants Peuls a violé Faith une deuxième fois. La jeune fille raconte son calvaire:

«À ce moment-là, j'ai demandé à Dieu de m'ôter la vie. La douleur et l'humiliation étaient trop fortes.»

Guérison et acceptation 

Les jeunes filles ont finalement atteint leur maison et ont retrouvé leurs parents. Le Shalom Trauma Center a appris ce qui était arrivé aux filles du pasteur Steven et a invité toute la famille à y passer une semaine. Steven et les siens ont assisté à des séances spécialement conçues pour aider les victimes de traumatismes. Grâce à ces ateliers et avec l'aide de Dieu, chacun a trouvé la guérison et l'acceptation. «Nous avons écrit nos souffrances et nous les avons déposées sur la croix, aux pieds de Jésus», raconte Damaris.

Faith témoigne: 

«Je me sentais sale et indigne, et maintenant je sais que Dieu me voit toujours comme une merveilleuse jeune femme, créée à son image!» 

Un grand sourire a remplacé les larmes sur son visage: «J’ai la tête haute, car Dieu m'aime et j'ai enfin trouvé la paix», conclut-elle.