Le lundi 28 septembre, le gouvernement indien a encore renforcé la FCRA, la loi qui règlemente les contributions étrangères. 

Cette loi a un impact direct sur le financement des ONG en limitant les fonds qu'elles reçoivent de l'étranger. Déjà, par le passé, elle avait obligé plus de 15.000 ONG chrétiennes à cesser leur activité.

L'amendement, adopté au parlement fin septembre, stipule cette fois, que les dépenses administratives des ONG ne peuvent être couvertes que par 20% des subventions étrangères reçues, alors que jusqu'ici ce plafond était fixé à 50%. Il fait également rentrer les salaires du personnel dans la catégorie des dépenses administratives.

Pour VANI, un rassemblement d'ONG locales, cela va rendre quasi impossible le travail des ONG en Inde et va littéralement tuer la collaboration qui existe aujourd'hui entre ONG locales et ONG étrangères.

Amnesty Internationale vient d'ailleurs d'annoncer qu'elle cessait son activité en Inde. Après avoir été intimidée et harcelée de manière systématique pour avoir dénoncé des manquements aux respect des droits humains dans le pays, le gouvernement a fini par geler tous ses comptes bancaires.

Les organisations chrétiennes plus surveillées que jamais

Heena, le partenaire local de Portes Ouvertes s'inquiète: «Étant donné que la plupart des organisations chrétiennes et des églises sont enregistrées en tant qu'ONG, cet amendement vise directement les organisations missionnaires qui travaillent depuis longtemps en collaboration avec des églises et des organisations basées à l'étrangers et qui sont souvent financées depuis l'étranger.» Il ajoute: «Déjà, des ONG se sont vu interdire leur activité et ont eu leurs comptes bancaires gelés car elles étaient en lien avec des églises et elles ont été faussement accusées de convertir de force des Indiens.»

Avec cet amendement, les organisations chrétiennes risquent d'être encore plus surveillées pour s'assurer que leur financement respecte les limites de la loi et tout manquement, si infime qu'il soit, servira de prétexte pour leur retirer leur licence.